(New York) Certains sont des étrangers venus droit de l’aéroport, d’autres des New-Yorkais qui veulent se faire vacciner le plus simplement possible : tout le monde peut, depuis mercredi, se faire immuniser contre la COVID-19 dans la belle gare de Grand Central à New York, dans le cadre d’un programme-pilote visant à convaincre les récalcitrants.  

Peu après 7 h du matin, les premiers patients faisaient la queue dans le grand hall chargé d’histoire de cette gare située au cœur de Manhattan, pour recevoir le vaccin en une dose de Johnson & Johnson.  

Un objectif : la simplicité. Le dispositif a été pensé « pour qu’on puisse se faire vacciner le plus vite possible », et est « ouvert à tous, touristes, passagers, tous ceux qui passent par la gare », a souligné Catherine Rinaldi, une des responsables des transports new-yorkais juste avant l’ouverture du site.  

Et pour mieux séduire, un pass de métro d’une semaine est offert à tous les nouveaux vaccinés.  

Vers 8 h 30, les premières personnes entraient dans les cabines dressées derrière des bâches blanches.  

Parmi eux, Chuck Smith, 25 ans, sans emploi, venu spécialement du Bronx. Il aurait pu se faire vacciner plus tôt, plus près de chez lui, mais il voulait « un vaccin en une dose », « la commodité » et surtout « l’histoire » de cette gare, construite à l’aube du XXe siècle et sauvée de la démolition par Jackie Kennedy-Onassis dans les années 70.

John Bovill était aussi dans la queue. Salarié dans les assurances, il n’était pas pressé de se faire immuniser jusqu’ici car il avait attrapé le virus en mars 2020, au plus fort de la pandémie à New York, et encore récemment avait été testé positif aux anticorps.  

Mais il veut pouvoir voyager cet été, explique-t-il, et « les compagnies aériennes vont exiger un vaccin, mon travail va sans doute l’exiger aussi ». Grand Central, facile d’accès depuis son bureau, était une bonne occasion. « Comme ça c’est fait », dit-il.  

Dans la queue, un couple avec des valises : Giovanni Torres, 43 ans, et sa femme Angela sont arrivés droit de l’aéroport JFK, où ils avaient atterri à 5 heures du matin depuis Bogota.  

En Colombie, seuls les plus de 60 ans sont éligibles à la vaccination, dit-il. Alors, il y a un mois déjà, ils avaient prévu un voyage de cinq jours à New York, où ils ont de la famille, pour se faire vacciner.  

« Direct de l’aéroport »

Quand ils ont entendu lundi que la première ville américaine vaccinerait dans le métro, ils ont décidé de tenter leur chance dès leur arrivée.  

« On n’était pas sûr que ce soit vrai. On est venu direct de l’aéroport… et c’était vrai ! » dit M. Torres.

Combien de personnes seront tentées par une telle vaccination, lancée mercredi dans six stations du métro new-yorkais et deux gares de banlieue ?

Dans une métropole où 3,8 millions des quelque 8,5 millions habitants ont déjà reçu au moins une dose, et où les autorités sanitaires se heurtent désormais aux récalcitrants, personne ne le sait.  

Pat Foye, président de la régie des transports new-yorkais, a souligné mercredi que le programme serait sans doute « adapté », après les premiers jours, en fonction de la demande.  

Grand Central est équipé pour vacciner « 250 à 300 personnes » par jour, mais montera en capacité si la demande le justifie, a-t-il indiqué.