(Washington) Un ancien dirigeant du groupuscule néonazi américain « Atomwaffen Division » a été condamné mardi à trois ans et cinq mois de prison pour sa participation à une campagne d’intimidation contre des journalistes et des membres de minorités ethniques ou religieuses.

Arrêté en février 2020 au Texas, John Denton, 27 ans, avait plaidé coupable de « menaces » et « injures » cet été.

Il a reconnu avoir participé à une campagne massive de swatting qui consistait à passer des appels téléphoniques malveillants pour faire déplacer des unités d’intervention d’urgence de la police américaine (l’escouade tactique, les SWAT) à l’adresse de personnes ciblées.

Menée entre octobre 2018 et février 2019, elle a pris pour cible 134 sites, dont une église afro-américaine, un centre islamique ou encore le domicile d’un membre du gouvernement, selon un communiqué du ministère de la Justice.

John Denton avait lui-même fait déplacer des policiers dans les bureaux new-yorkais du site d’information Propublica et au domicile d’un de ses journalistes, qu’il accusait d’avoir dévoilé son identité dans des articles consacrés à son organisation.

Selon la presse, il s’était fait passer pour le journaliste en question et avait appelé la police en prétendant être armé et avoir tué sa femme. Des agents étaient intervenus en urgence et avaient brièvement interpellé le reporter et son épouse.

Quatre autres membres du groupe Atomwaffen font actuellement l’objet de poursuites devant la justice fédérale pour avoir fabriqué des affiches menaçantes, avec des symboles nazis et des cocktails Molotov, et les avoir adressés à des journalistes juifs ou issus de minorités ethniques ainsi qu’à des militants antiracistes.