Les personnes non blanches sont davantage exposées que les Blancs à la pollution atmosphérique causée par les industries, les véhicules et de nombreuses autres sources dans l’ensemble des États-Unis, indique une étude.

En utilisant des analyses gouvernementales sur la pollution de l’air et les données de recensement, des chercheurs ont découvert qu’un nombre disproportionné de personnes non blanches étaient exposées aux particules fines potentiellement dangereuses, quels que soient leur lieu de résidence ou leurs revenus.

L’étude, publiée mercredi dans la revue Science Advances, révèle aussi que les Noirs sont les seuls à être exposés de manière disproportionnée à chacune des sources de pollution examinées.

« Peu importe la pauvreté, peu importe la richesse, les disparités raciales existent pour tous les Afro-Américains et autres personnes de couleur », a déclaré Paul Mohai, un professeur de l’Université du Michigan qui n’était pas impliqué dans l’étude. Il a étudié les disparités raciales dans la distribution des décharges de déchets dangereux, les installations industrielles et la pollution de l’air dans les écoles.

« Lorsqu’on regarde l’impact de la pollution atmosphérique aux États-Unis provenant de toutes les sources qui contribuent aux particules fines dans l’atmosphère, il existe un biais systémique global contre les personnes de couleur », signale Jason Hill, co-auteur de l’étude, un professeur à l’Université du Minnesota.

Les particules fines proviennent de diverses sources, notamment des centrales électriques au charbon, des camions diesel et des fermes. Des recherches antérieures montrent des liens entre l’exposition à des particules et des problèmes de santé comme des arrêts cardiaques, l’asthme ou l’arythmie.

Les chercheurs ont trié les différentes sources de plus de 5000 types de particules fines selon 14 sources comme les installations industrielles, les camions diesel, la construction et l’agriculture. Ensuite, ils ont modélisé l’exposition à ces sources de pollution en calculant les niveaux moyens de qualité de l’air ambiant pour les groupes raciaux en fonction de leur lieu de résidence en 2014.

« Étant donné cette inégalité nationale en matière d’exposition à la pollution, quelles sources en sont réellement la cause ?, explique le Pr Hill. Ce que cet article démontre, c’est qu’elle vient de partout. »

En examinant les disparités d’exposition dans les zones urbaines, les chercheurs ont trouvé une exception notable : les Asiatiques sont moins exposés aux particules que la moyenne dans les zones urbaines de Californie comme San Francisco, Los Angeles et San Jose. L’étude n’a pas examiné la cause de cela, explique son auteur principal, Christopher Tessum, un professeur d’ingénierie environnementale à l’Université de l’Illinois.

Le Pr Hill espère que les élus utiliseront les résultats de l’étude pour plaider en faveur de normes plus strictes contre la pollution de l’air. « C’est quelque chose qui doit être fait à l’échelle du pays », soutient-il.

Selon le Pr Mohai, les disparités dans l’exposition à la pollution de l’air illustrent « la longue histoire de la discrimination raciale aux États-Unis ».

« Les usines se situent dans des endroits où vivent une grande concentration de personnes racialisées, souligne-t-il. Le racisme n’est pas seulement une question d’animosité. C’est aussi ne pas se soucier du bien-être des gens d’une autre race. »