(New York) Donald Trump et Joe Biden se sont mutuellement accusés jeudi de « politiser » le département de la Justice, au lendemain de la perquisition d’agents fédéraux chez Rudy Giuliani, ex-avocat personnel de Trump.

Rudy Giuliani a déclaré sur Fox News que tout ce qui a été saisi durant la perquisition prouvera qu’il n’a pas violé la loi fédérale lorsqu’il a aidé Donald Trump a chercher des faits compromettants contre son rival politique Joe Biden en Ukraine en 2019.

« Les preuves sont disculpatoires. Elles démontrent que le président et moi, et nous tous, sommes innocents », a dit M. Giuliani, 76 ans.

Il a accusé le ministère de la Justice d’avoir émis un « mandat illégal » tout comme l’avoir « espionné » en s’emparant d’informations confidentielles avocat-client, en « violation flagrante de mes droits constitutionnels ».

« C’est une tactique pratiquée uniquement dans une dictature », a-t-il affirmé.

De son côté, interviewé sur Fox Business News, l’ex-président républicain a qualifié de « très, très injuste » cette perquisition chez son ex-avocat, qu’il considère comme « le plus grand maire de l’histoire de New York » et « un grand patriote ».

« Il aime juste son pays et ils perquisitionnent son appartement, c’est si injuste et tellement deux poids, deux mesures, on n’avait jamais vu ça […] Je ne sais pas ce qu’ils cherchent ou ce qu’ils font », a déclaré Donald Trump.  

Interrogé sur NBC, son successeur démocrate Joe Biden a affirmé qu’il n’avait pas été prévenu de cette perquisition.

« Je me suis engagé à n’interférer d’aucune façon, à ne pas ordonner ou essayer d’arrêter aucune enquête du ministère », a déclaré Joe Biden. « J’ai été informé (de la perquisition) hier soir comme le reste du monde, je n’avais aucune idée qu’elle était en cours. »

« Le gouvernement précédent a terriblement politisé le département de la Justice, tant (d’employés) ont démissionné, parce que ce n’est pas leur rôle, ce n’est pas le rôle d’un président que de dire qui doit être poursuivi, quand ils doivent être poursuivis », a ajouté le président américain.

Accélération de l’enquête

Les procureurs fédéraux de Manhattan ont perquisitionné mercredi l’appartement et le bureau de Rudy Giuliani à Manhattan, dans le cadre d’une enquête sur ses activités en Ukraine, opération que son avocat et son fils, Andrew Giuliani, ont dénoncée comme politiquement motivée.

Lui-même ex-procureur fédéral de Manhattan, Rudy Giuliani avait en guise de première réaction tweeté un long communiqué de son avocat, Robert Costello, accusant les enquêteurs de « double standard corrompu ».

M. Costello a notamment accusé le ministère de ne pas avoir enquêté avec la même ardeur sur les accusations du camp Trump contre une présumée intervention de Joe Biden en faveur de son fils Hunter Biden.

Les procureurs de Manhattan enquêtent depuis des mois sur les activités de lobbying de M. Giuliani en Ukraine. Et plus particulièrement sur la possibilité qu’il soit intervenu auprès du gouvernement Trump en 2019, au nom de responsables et hommes d’affaires ukrainiens.

Cette perquisition suggère que l’enquête s’accélère sur celui qui a été, pendant des mois, l’un des plus vigoureux défenseurs de la thèse soutenue par Donald Trump et déboutée par les tribunaux, selon laquelle l’élection présidentielle de 2020 a été truquée au profit de Joe Biden.