(Dallas) Un tribunal du Texas doit entendre mardi les arguments d’une ex-policière de Dallas condamnée pour le meurtre de son voisin.

L’avocat d’Amber Guyger et les procureurs doivent croiser le fer devant une cour d’appel dans le but de déterminer si la preuve était suffisante pour prouver que la fusillade ayant coûté la vie à Botham Jean, en 2018, était bien un meurtre.

L’audience doit se dérouler devant un panel de juges dont la tâche sera de réviser la décision du jury, rendue en 2019, de condamner Amber Guyger à 10 ans de prison pour meurtre.

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Amber Guyger

Cet appel survient environ une semaine après qu’un jury eut trouvé un ex-policier de Minneapolis coupable du meurtre de George Floyd. Une affaire qui a à nouveau monopolisé l’attention sur les meurtres d’Afro-Américains aux mains des forces de l’ordre.

Plus de deux ans avant que l’affaire Floyd ne provoque des manifestations partout à travers les États-Unis, le meurtre de Botham Jean sous les balles d’Amber Guyger avait aussi attiré l’attention en raison des circonstances étranges, mais aussi parce qu’il s’agit d’un homme noir tué par une policière blanche.

Les faits n’ont pas été contestés dans ce dossier. Amber Guyger rentrait chez elle après un long quart de travail lorsqu’elle s’est trompée d’appartement et qu’elle est entrée dans celui de M. Jean. L’appartement en question se trouvait tout juste un étage sous le sien.

La policière a constaté que la porte était entrouverte, elle est entrée, puis a ouvert le feu sur Botham Jean. Dans son témoignage, elle a déclaré sous serment qu’elle croyait avoir affaire à un voleur.

Botham Jean était un comptable âgé de 26 ans. Il se trouvait chez lui et mangeait de la crème glacée lorsque la policière l’a abattu. Celle-ci a été congédiée par le Service de police de Dallas, puis condamnée.

L’appel d’Amber Guyger, âgée de 32 ans, porte sur la prétention que sa méprise en croyant entrer chez elle était légitime et, du même coup, la fusillade l’était aussi.

Ses avocats demandent au tribunal de l’acquitter de l’accusation de meurtre ou de remplacer le verdict par une condamnation de négligence criminelle causant la mort. Une telle décision entraînerait une réduction de la peine.

Selon les documents déposés en cour, les procureurs maintiennent que la méprise de Mme Guyger n’annule pas sa culpabilité. « Le meurtre est un crime basé sur le résultat », écrivent-ils.