(Istanbul) Le président turc Recep Tayyip Erdogan et son homologue américain Joe Biden ont convenu vendredi « de bâtir une coopération plus étroite » sur les sujets intéressant leurs pays, alliés au sein de l’OTAN, lors de leur premier entretien téléphonique depuis l’investiture du second.

« Les deux dirigeants ont convenu du caractère stratégique de la relation bilatérale et de l’importance de travailler ensemble à bâtir une coopération plus étroite sur les sujets d’intérêt mutuel », a indiqué la présidence turque dans un compte-rendu de cette conversation.

Génocide arménien

Il n’y est fait aucune mention de l’annonce attendue de la reconnaissance par M. Biden du génocide arménien par les troupes de l’Empire ottoman en 1915, une décision susceptible de susciter la colère d’Ankara.

En dépit de décennies de pressions de la part de la diaspora arménienne aux États-Unis, les présidents américains qui se sont succédé à la Maison-Blanche ont évité le sujet, inquiets des conséquences pour les relations avec la Turquie, allié historique de Washington et membre de l’OTAN.

M. Biden avait promis en 2020, durant sa campagne présidentielle, de reconnaître le génocide arménien.

Lors d’une réunion avec des conseillers jeudi, M. Erdogan « a indiqué qu’il continuerait de défendre la vérité contre ceux qui soutiennent le mensonge du soi-disant “génocide arménien” […] à des fins politiques », selon son cabinet sans faire référence à l’annonce possible de M. Biden.

Achat des missiles russes

Plusieurs sujets de désaccord entre Ankara et Washington ont distendu leurs relations : de l’achat par la Turquie du système de défense antiaérienne russe S400 au soutien américain aux milices kurdes syriennes, en passant par le refus américain d’extrader le prédicateur musulman Fethullah Gülen, accusé d’avoir orchestré le coup d’État de 2016 contre M. Erdogan.

Durant sa conversation avec M. Biden, M. Erdogan a noté que « régler les problèmes de la présence du FETO (acronyme utilisé par Ankara pour décrire le mouvement de Fethullah Gülen) aux États-Unis et le soutien américain aux organisations terroristes PKK-PYD en Syrie étaient important pour faire avancer les relations turco-américaines », selon la présidence turque.