(Washington) Un enfant mexicain est mort alors qu’il tentait d’entrer aux États-Unis en traversant le Rio Grande, ont annoncé les autorités américaines, tandis que deux délégations parlementaires se rendaient vendredi à la frontière pour observer les conditions dans les structures d’accueil de jeunes migrants arrivés en nombre record.

Les agents sont intervenus samedi pour secourir trois personnes retrouvées inconscientes sur une île au milieu du fleuve : une Guatémaltèque et son enfant de nationalité mexicaine, âgé de trois ans, ainsi qu’un enfant mexicain de neuf ans.

Ils ont réussi à ranimer la femme et son enfant, ont expliqué les gardes-frontières américains. L’enfant de neuf ans, dont le sexe n’a pas été précisé ni ses liens avec la femme, a pour sa part été déclaré décédé par le personnel médical.

Ce drame intervient alors que les États-Unis font face à une forte augmentation des arrivées à la frontière : plus de 100 000 migrants en situation irrégulière ont été arrêtés en février à la frontière sud, dont près de 20 000 personnes en famille et 10 000 mineurs isolés.

Les flux ont encore augmenté en mars avec une moyenne de 5000 arrivées par jour dont seulement une moitié d’adultes seuls, a déclaré jeudi un haut responsable des gardes-frontières sous couvert d’anonymat.

Des règles sanitaires édictées au début de la pandémie autorisent les États-Unis à refouler immédiatement tous les adultes isolés, ainsi que les familles.

« Inhumain »

Mais les États-Unis ont de plus en plus de mal à renvoyer les familles vers le Mexique, notamment quand elles ont de jeunes enfants (moins de sept ans).

Quant aux mineurs arrivés seuls, ils sont placés dans des locaux des gardes-frontières, avant d’être transférés vers des structures d’accueil plus adaptées en attendant de localiser des membres de leur famille ou des tuteurs à qui les confier.

À l’heure actuelle, « on arrête plus d’enfants qu’on n’en transfère », a toutefois reconnu le haut responsable. « On essaie de faire en sorte » qu’ils « aient accès à des douches, des repas et des activités extérieures, mais c’est un peu difficile » dans certains centres du Texas.

Accusé par les républicains d’avoir créé un « appel d’air » à la frontière, le président Joe Biden a relativisé jeudi la situation et défendu ses politiques.

« C’est inhumain ce qu’il se passe », a dénoncé vendredi le sénateur républicain Ted Cruz, après avoir visité un centre de rétention à Donna, dans son État du Texas.

PHOTO FOURNIE PAR OFFICE OF REP. HENRY CUELLAR VIA AP

Des migrants au centre de rétention à Donna, au Texas

« Et les démocrates, Joe Biden et l’administration Biden ont pris des décisions qui ont causé la souffrance de ces gens », a-t-il affirmé, aux côtés d’une quinzaine d’autres sénateurs républicains.

« Nous avons vu des cages et des cages, des petites filles et des petits garçons », a déclaré l’ex-candidat à la présidentielle.

Plus loin sur la frontière texane, un groupe d’élus démocrates de la Chambre des représentants a visité un autre centre à Carrizo Springs.

« Les conditions sont terribles », a témoigné le chef de la délégation, Joaquin Castro. Tout en exonérant le président démocrate, qui a « hérité » selon lui d’une situation compliquée léguée par l’administration Trump.

Sa délégation a promis de proposer des « recommandations » à la Maison-Blanche.