(Bruxelles) Les États-Unis et l’Union européenne vont concrétiser leur volonté de « reconstruire leur alliance » avec la participation jeudi du président Joe Biden à un sommet européen, première occasion pour lui de s’entretenir avec les dirigeants du Vieux Continent.

« Il est temps de reconstruire notre alliance transatlantique », a affirmé mardi le président du Conseil européen Charles Michel en annonçant la participation du président américain au sommet qu’il présidera jeudi et vendredi.

Le président Biden s’entretiendra avec les dirigeants de l’Union européenne de son désir de revitaliser les relations entre les États-Unis et l’UE, de travailler ensemble pour lutter contre la pandémie, faire face au changement climatique et d’approfondir la relation la plus importante au monde en matière de commerce et d’investissement.

La Maison-Blanche dans un communiqué.

Joe Biden sera en liaison avec les leaders européens à 15 h 45 (HAE), a précisé le porte-parole de Charles Michel.

Ce sera sa première participation à une réunion avec les dirigeants des 27 pays de l’UE, mais ce ne sera pas une première. Barack Obama avait participé à un sommet européen le 5 avril 2009 et George W. Bush avant lui en juin 2001 à Göteborg, en Suède.

« Symbole fort »

« On est dans une phase d’alignement des positions avec la visite de Blinken et aussi la simultanéité des sanctions contre la Chine avec les États-Unis et le Canada, sans oublier la visite de John Kerry début mars pour parler climat », a commenté Éric Maurice de la Fondation Robert Schuman, un centre de réflexion européen.

« C’est un symbole fort du dialogue, même si on sait que les intérêts peuvent être divergents sur certaines grandes questions comme la relation avec Pékin, la fiscalité et la réglementation du numérique », a-t-il souligné.

L’Union européenne a retrouvé un partenaire et un ami avec l’élection du démocrate Joe Biden. L’homme n’est pas un inconnu. Il a été le vice-président de Barack Obama et l’équipe qu’il a constituée compte bon nombre de pro-européens comme le secrétaire d’État Antony Blinken.

La reconstruction du partenariat transatlantique s’est imposée comme la priorité. Et les premiers actes ont très vite suivi avec un accord pour suspendre pour quatre mois les droits de douane imposés dans la vieille dispute entre l’avionneur européen Airbus à son rival américain Boeing.

Réparer les dommages faits par Donald Trump

Les capitales européennes ne cachent plus leur soulagement après les années conflictuelles de la présidence de Donald Trump.

Le sommet européen des 25 et 26 mars devait se tenir en présentiel à Bruxelles et il avait un ordre du jour conséquent, dominé par la lutte contre la pandémie.

Mais la virulence du virus dans plusieurs pays a contraint la plupart des dirigeants européens à adopter des mesures de confinement et le sommet est devenu une visioconférence, une formule qui ne permet pas de débats ni de décisions, a déploré un responsable européen.  

Joe Biden souhaite toutefois discuter « des intérêts communs en matière de politique étrangère, notamment la Chine et la Russie », selon la Maison-Blanche.

Les Européens doivent pour leur part s’accorder sur leurs difficiles relations avec la Turquie, membre de l’OTAN, dont le comportement suscite également de sérieuses préoccupations aux États-Unis avec l’achat à la Russie d’un système de défense antimissile.

La première visite physique de M. Biden en Europe devrait avoir lieu à l’occasion du Sommet du G7 en Cornouailles, en Angleterre, du 11 au 13 juin, et il devrait participer ensuite à son premier sommet de l’OTAN, prévu à la même période. Un sommet avec les dirigeants de l’Union européenne est également planifié pour ces dates.