(Washington) La mère d’un garçon d’un an, grièvement blessé à la tête par la police à Houston, dans le sud des États-Unis, a annoncé mardi son intention de porter plainte contre les forces de l’ordre.

« Mon bébé n’aurait jamais dû se faire tirer dessus, surtout pas par la police », a déclaré la mère de Legend Smalls lors d’une conférence de presse.

« Il a toujours des fragments de balle dans la tête et reste en soins intensifs » près de deux semaines après avoir subi une ablation d’une partie du cerveau, a précisé Daisha Smalls, 19 ans, la voix étranglée par l’émotion.

Tard le 3 mars, la jeune femme faisait le plein d’essence, avec son fils attaché dans un siège de bébé sur la banquette arrière, quand un véhicule, pourchassé par la police, est sorti de la route devant la station-service.   

Un homme armé, soupçonné d’au moins deux braquages, en est sorti et s’est jeté dans la voiture de Mme Smalls. La police a alors ouvert le feu, tuant le suspect et blessant le petit garçon.

Mme Smalls « était en train de faire le plein », avait déclaré un responsable de la police de Houston Troy Finner après le drame. Mais, selon la jeune femme, elle avait terminé et était de nouveau assise dans son véhicule, quand l’homme pourchassé y est entré.

« Ils savaient qu’elle était dans la voiture et ils ont quand même tiré », a assuré son avocat Ben Crump, spécialisé dans les dossiers de violences policières envers les Afro-Américains.

« À l’heure actuelle, face à des Afro-Américains, la police tire d’abord et pose des questions ensuite, et elle ne fait pas ça avec les autres citoyens », a-t-il estimé.

« Il ne faut pas tirer quand on ne connaît pas sa cible », a ajouté son confrère Antonio Romanucci. « On n’est pas dans un film ou une série télé ! »

Les deux hommes ont réclamé d’avoir accès aux enregistrements de la scène, notant que la police de Houston est censée être équipée de caméras lors de ses interventions.

« Nous sommes encore en train de rassembler les faits, mais une plainte sera déposée prochainement », a ajouté Antonio Romanucci.

Les critiques contre la police américaine, régulièrement accusée de faire un usage excessif de la force envers la minorité noire, ont pris une ampleur inédite après la mort de George Floyd, sous le genou d’un policier blanc à Minneapolis le 25 mai.