(New York) Déjà accusé de harcèlement sexuel, le gouverneur de l’État de New York est désormais confronté à une allégation plus grave, une employée l’accusant d’avoir passé la main sous sa blouse et de l’avoir touchée de façon « agressive », a rapporté mercredi un quotidien new-yorkais.

Le journal Times Unionbasé à Albany, capitale de l’État de New York où le gouverneur a sa résidence officielle — cite une source anonyme « ayant directement connaissance des allégations » de l’employée, elle aussi non identifiée.

Selon cette source, la scène s’est déroulée dans la résidence officielle du puissant gouverneur démocrate, alors que lui et l’employée, beaucoup plus jeune que lui, s’étaient retrouvés seuls après qu’il lui eut demandé de l’aider avec son téléphone portable.  

L’employée, qui n’a pas porté plainte formellement, affirme par ailleurs que le gouverneur l’a touchée de façon inappropriée à d’autres occasions, ajoute le journal.

Sollicité par le journal, le gouverneur Andrew Cuomo, 63 ans, a rejeté cette accusation, affirmant « n’avoir jamais rien fait de tel », tout en qualifiant l’allégation de « poignante ».

Le Times-Union avait déjà indiqué mardi qu’une sixième femme accusait le gouverneur de l’avoir touchée de façon inappropriée fin 2020 dans sa résidence officielle d’Albany, mais sans détailler ses allégations.  

Le gouverneur avait alors répété n’avoir « jamais touché personne de façon inappropriée ».

Les précédentes accusatrices avaient parlé de harcèlement sexuel ou de gestes inappropriés, sans accuser le gouverneur d’avoir touché des parties intimes du corps.  

Les allégations les plus sérieuses jusqu’ici émanaient d’une ex-conseillère du gouverneur, Lindsey Boylan, qui a affirmé fin février qu’il l’avait embrassée sur la bouche de façon non sollicitée et qu’il avait suggéré qu’elle joue avec lui au « strip poker », quand elle travaillait avec lui entre 2015 et 2018.  

Vu par beaucoup comme un héros de la lutte anti-pandémie en 2020, M. Cuomo, l’un des gouverneurs américains les plus influents, fait depuis deux semaines l’objet d’appels croissants à démissionner, y compris dans son propre camp démocrate.

Il a balayé ces appels pour l’instant, demandant aux New-Yorkais d’attendre les résultats d’une enquête sur ces allégations supervisée par la procureure de l’État de New York, Letitia James, à l’indépendance incontestée.

L’enquête vient de démarrer et pourrait prendre des mois.  

Des élus républicains ont parallèlement amorcé une procédure en destitution devant le parlement de New York, où les démocrates sont majoritaires, à l’issue incertaine. Une destitution requiert une majorité simple à la chambre basse et les deux-tiers au Sénat de l’État.