(New York) L’une des femmes qui ont accusé le gouverneur de New York Andrew Cuomo de gestes à caractère sexuel sur les lieux de travail a déclaré qu’elle avait décidé de se manifester après qu’une autre femme l’a contactée pour partager des allégations similaires et après que le nom du gouverneur démocrate a été présenté en tant que candidat pressenti à un poste dans l’administration du président Joe Biden.

« Je me suis réveillé le lendemain et le gouverneur était pressenti comme procureur général, le plus haut poste d’application de la loi aux États-Unis », a déclaré l’ancienne assistante d’Andrew Cuomo Lindsey Boylan au magazine Harper’s Bazaar dans un article publié jeudi. « Et je n’y ai pas réfléchi plus longuement… J’ai commencé à écrire sur Twitter à propos de l’expérience que j’ai vécue. »

Mme Boylan, âgée de 36 ans, qui a travaillé pour l’équipe d’Andrew Cuomo de mars 2015 à octobre 2018, a d’abord écrit sur un environnement de travail toxique au sein de l’administration.

Elle a dit avoir décidé de présenter sa propre histoire de harcèlement sexuel dans une série de publications sur Twitter en décembre après que l’autre femme restée anonyme l’eut approchée avec une expérience de harcèlement aux mains d’Andrew Cuomo.

Mme Boylan a précisé ses accusations dans une publication sur la plateforme Medium le 24 février en affirmant qu’Andrew Cuomo avait suggéré une partie de « strip poker » et à une autre occasion l’avait embrassée sans son consentement.

Depuis lors, deux autres femmes ont porté des accusations contre le politicien âgé de 63 ans. Charlotte Bennett, 25 ans, une ancienne employée plus bas dans l’échelle, a déclaré qu’Andrew Cuomo l’avait questionnée sur sa vie sexuelle et lui avait dit qu’il envisagerait de sortir avec « toute personne de plus de 22 ans ». Anna Ruch, 33 ans, a déclaré au « New York Times » qu’Andrew Cuomo lui avait mis la main sur son visage et lui avait demandé s’il pouvait l’embrasser après l’avoir rencontrée lors d’un mariage en septembre 2019.

Face aux appels à sa démission, Andrew Cuomo a déclaré mercredi qu’il resterait en fonction, mais s’est excusé d’avoir agi « d’une manière qui mettait les gens mal à l’aise ». Il a affirmé qu’il coopérerait à une enquête dirigée par la procureure générale de l’État, la démocrate Letitia James.

Mme Boylan a déclaré au magazine qu’elle avait été en contact avec Mme Bennett, mais pas avec Mme Ruch, ajoutant que l’histoire de cette dernière lui donnait la nausée.

Elle a affirmé qu’un autre facteur dans sa propre décision d’accuser Andrew Cuomo avait été une entrevue accordée par l’actrice américaine Cicely Tyson qu’elle a regardée après la mort de Mme Tyson.

L’actrice pionnière était en pleurs en racontant à l’intervieweur une expérience de harcèlement sexuel 50 ans plus tôt, a-t-elle souligné.

« J’ai toujours pensé que si j’allais raconter mon histoire, ce serait dans de très nombreuses années, a affirmé Mme Boylan. Mais l’interview de Tyson a vraiment résonné en moi. Cela vous montre à quel point les agressions affectent les gens. »

Andrew Cuomo, qui en est à son troisième mandat de gouverneur, aurait été pressenti au poste de procureur général avant que M. Biden ne désigne le juge de la Cour d’appel fédérale, Merrick Garland, dont la nomination n’a pas encore été confirmée.