(Washington) Le président Joe Biden a exprimé mercredi la volonté de se doter d’une nouvelle stratégie militaire « ferme » face à la Chine, tout en rappelant que l’usage de la force devait « être un outil de dernier recours ».

Au cours de sa première visite au Pentagone depuis son arrivée à la Maison-Blanche, M. Biden a annoncé la création d’un groupe de travail au sein du département de la Défense, chargé d’élaborer la stratégie à adopter face à la Chine, que les États-Unis considèrent comme leur adversaire stratégique numéro un.

« Ce groupe de travail va travailler vite pour […] nous permettre de décider d’une direction ferme sur les questions liées à la Chine », a déclaré M. Biden dans une allocution destinée aux militaires américains.  

« Cela va nécessiter un effort de la part de l’ensemble du gouvernement, une coopération entre les deux partis au Congrès et des alliances et partenariats solides », a ajouté M. Biden. « C’est comme ça que nous pourrons répondre aux défis que pose la Chine ».

Composé de 15 conseillers civils et militaires, ce groupe qui aura quatre mois pour présenter ses recommandations au secrétaire à la Défense Lloyd Austin sera présidé par un ancien conseiller diplomatique de M. Biden spécialiste de la Chine, Ely Ratner.

L’objectif est de déterminer la posture militaire nécessaire dans le Pacifique pour contrer les ambitions territoriales de Pékin, développer la coopération avec les alliés, mais aussi déterminer le genre de relations que les États-Unis souhaitent avoir avec l’armée chinoise ou encore le genre d’armement à développer ou pas.

Avertissements

Mais M. Biden a réaffirmé qu’il voulait donner la priorité à la diplomatie dans les relations avec les adversaires des États-Unis.

« Je n’hésiterai jamais à faire usage de la force pour défendre les intérêts vitaux du peuple américain et de nos alliés lorsque ce sera nécessaire », a-t-il déclaré. « Mais je pense que la force doit être un outil de dernier recours, pas le premier ».

Sans annoncer de décision sur un éventuel maintien des forces américaines en Afghanistan après la date-butoir de début mai convenue entre la précédente administration américaine et les talibans, M. Biden a réaffirmé sa volonté de « mettre un terme, de façon responsable, à des guerres qui durent depuis bien trop longtemps ».

Le nouveau gouvernement américain a déjà envoyé plusieurs avertissements à la Chine sur son expansionnisme en mer de Chine.

M. Biden a ainsi rappelé le mois dernier au premier ministre japonais Yoshihide Suga « l’engagement indéfectible » des États-Unis à protéger le Japon, y compris l’archipel inhabité des Senkaku, appelé Diaoyu en chinois et revendiqué par Pékin.

Dans un appel téléphonique mercredi, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a exprimé auprès de son homologue japonais, Toshimitsu Motegi, son « inquiétude » face aux incursions de la Chine dans les eaux japonaises.

M. Blinken a réaffirmé que l’archipel des Senkaku tombait sous le coup du traité liant les deux nations pour se défendre en cas d’attaque, selon le porte-parole du département d’État, Ned Price.

Le nouveau chef du Pentagone, Lloyd Austin, a estimé que la Chine était le « problème le plus difficile […] et le plus complexe » pour les États-Unis, car Washington veut dissuader Pékin militairement, mais coopérer avec la Chine économiquement.

M. Austin, qui a fait de la lutte contre la pandémie de COVID-19 la priorité numéro un du Pentagone, devrait limiter ses déplacements à l’étranger dans les prochains mois et il est probable que son premier déplacement se fera en Asie.