(Washington) Joe Biden présentera dès son premier jour à la Maison-Blanche un projet de loi migratoire qui détaillera « un chemin vers la naturalisation » pour les immigrés en situation irrégulière, a déclaré mardi son potentiel secrétaire à la Sécurité intérieure.  

Le président désigné « s’est engagé à présenter au Congrès, dès le premier jour, une réforme […] pour réparer notre système migratoire défaillant et il a parlé du besoin d’un chemin vers la citoyenneté pour les personnes présentes depuis des années dans notre pays » a déclaré Alejandro Mayorkas lors d’une audition au Sénat.

Environ dix millions d’étrangers sans-papiers vivent aux États-Unis, selon les estimations, mais M. Mayorkas n’a pas précisé le nombre de personnes qui pourraient être concernées par la réforme, ni ses contours.

Le projet de loi prévoit, selon des sources anonymes citées par le Washington Post, que tous les sans-papiers présents au 31 décembre 2020 sur le sol américain puissent, après un délai de cinq ans, être régularisés à condition de remplir certaines conditions, dont le paiement de leurs impôts. Après trois ans supplémentaires, ils pourraient demander à être naturalisés.

Le texte envisage une procédure accélérée pour certaines catégories de migrants, dont les « Dreamers », ces quelque 700 000 jeunes adultes entrés clandestinement aux États-Unis pendant leur enfance et qui y ont toujours vécu depuis.

Alejandro Mayorkas, qui fut ministre adjoint de la Sécurité intérieure sous le président Barack Obama, avait mis en œuvre le programme DACA destiné à protéger ces « Dreamers » de l’expulsion. Mais Donald Trump, qui avait fait de la lutte contre l’immigration illégale un des marqueurs de sa présidence, l’avait annulé dès 2017, ouvrant une période de grande incertitude pour ces jeunes.

Lors de sa campagne, le démocrate Joe Biden avait promis de le remettre en œuvre dès le 20 janvier, et d’annuler le même jour un décret emblématique de son prédécesseur qui interdit aux ressortissants de plusieurs pays, en majorité musulmans, d’entrer aux États-Unis.

M. Mayorkas a confirmé que la nouvelle administration effectuerait un virage à 180 degrés sur d’autres mesures migratoires phares de Donald Trump, à commencer par la construction d’un mur à la frontière sud, qui ne sera pas poursuivie. Il a toutefois refusé de préciser ce qu’il adviendrait des tronçons érigés.

S’il est confirmé à son poste, ce fils de réfugiés cubains, arrivé nourrisson aux États-Unis, sera le premier hispanique à diriger ce ministère tentaculaire qui supervise les questions d’immigration, la police aux frontières, mais aussi la réponse aux situations d’urgence.