(Atlanta) La semaine qui débute nous rappellera des souvenirs pas si lointains, alors que nous attendrons que la Géorgie ait fini de dépouiller ses votes.

Le contrôle du Sénat étant en jeu, tous les yeux seront tournés vers ce deuxième tour qui mettra en présence les républicains David Perdue et Kelly Loeffler et les démocrates Jon Ossoff et Raphael Warnock.

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Jon Ossoff, David Perdue, Kelly Loeffler et Raphael Warnock.

Des millions de dollars ont été dépensés, les Géorgiens ont été bombardés d’annonces et de messages, et les deux camps ont déployé l’artillerie lourde pour convaincre les électeurs d’aller voter.

Voici quelques éléments à considérer avant la fermeture des bureaux de vote mardi soir.

Comment en sommes-nous arrivés là ?

M. Perdue a obtenu environ 88 000 votes de plus que M. Ossoff lors de l’élection générale, mais les 115 000 votes récoltés par le candidat libertarien l’ont empêché d’atteindre le seuil des 50 % requis pour la victoire.

Le gouverneur Brian Kemp avait nommé Mme Loeffler au Sénat en décembre 2019 après la démission du sénateur Johnny Isakson. M. Warnock, Mme Loeffler et une vingtaine d’autres candidats s’affrontaient dans le cadre d’une élection spéciale pour obtenir les deux années restantes du mandat de M. Isakson.

M. Warnock a reçu 1,6 million de votes et Mme Loeffler près de 1,3 million. Le représentant républicain Doug Collins a fini troisième avec près d’un million de voix.

Qu'est-ce qui est en jeu ?

Ni plus ni moins que le contrôle du Sénat des États-Unis au moins pour les deux prochaines années.

Si les deux candidats démocrates l’emportent, chaque parti contrôlera 50 sièges au Sénat. Le vote décisif sera alors celui de la prochaine vice-présidente, Kamala Harris.

Les républicains n’ont besoin que d’une seule victoire en Géorgie pour contrôler le Sénat à 51 contre 49. Deux victoires leur donneraient un contrôle de 52 à 48.

Un Sénat contrôlé par les républicains pourrait compliquer l’adoption du programme législatif du prochain président, Joe Biden, qui souhaite notamment s’attaquer aux soins de santé, à l’immigration et à l’éthique politique.

Quand le dépouillement commence-t-il ?

Les bureaux de vote doivent fermer à 19 h le jour du scrutin, et le dépouillement doit commencer à ce moment. Les votes par anticipation doivent avoir été reçus avant ce moment pour être comptabilisés. Les bulletins militaires ou provenant d’outre-mer, postés au plus tard mardi et reçus avant vendredi seront dépouillés. Les bulletins reçus avant le jour du scrutin ne peuvent être comptabilisés avant la fermeture des bureaux de vote.

Le gagnant sera-t-il connu le jour du vote ?

Tout comme cela s’est produit en novembre, il est très probable que les Américains aillent au lit sans savoir qui a gagné. Tout permet de croire à deux courses très serrées.

La situation pourrait changer toute la journée

Lors d’une course serrée, attendez-vous à ce que le candidat républicain prenne rapidement l’avance. Cela est attribuable à deux facteurs. Tout d’abord, les régions républicaines de l’État annoncent habituellement leurs résultats plus rapidement. Deuxièmement, les électeurs républicains sont plus susceptibles de voter en personne, soit le jour du vote, soit par anticipation. Plusieurs comtés annoncent ces résultats en premier.

Des comtés lourdement démocrates comme ceux de Fulton, de DeKalb et de Chatham mettent traditionnellement plus de temps à dépouiller leurs votes. Les candidats démocrates pourraient aussi combler l’écart pendant la soirée avec le dépouillement tardif des votes. Cela a largement favorisé MM. Ossoff et Warnock, tout comme Joe Biden, en novembre.

En novembre, M. Perdue détenait une avance d’environ 380 000 votes face à M. Ossoff vers 22 h. Son avance a éventuellement fondu sous la barre des 90 000 voix.

Lors d’une course très serrée, le gagnant pourrait ne pas être connu avant plusieurs jours. En novembre, plus de 5 % des votes de la Géorgie ont été dépouillés après midi, le lendemain du jour du scrutin. Donald Trump détenait à ce moment une avance de 100 000 voix face à M. Biden, qui l’a éventuellement emporté.