(Washington) L’ancien chef du Sénat américain Harry Reid, figure emblématique du parti démocrate et de la scène politique aux États-Unis durant plusieurs décennies, est mort à l’âge de 82 ans, a annoncé son épouse mardi.

« Il est mort paisiblement cet après-midi », a-t-elle déclaré dans un communiqué, précisant que le décès faisait suite à un combat de quatre ans contre un cancer du pancréas.

Chef de la majorité au Sénat entre 2007 et 2015, l’élu démocrate aura été un personnage majeur de la fin de la présidence de George W. Bush, et d’une grande partie des deux mandats de Barack Obama.

Harry Reid avait notamment utilisé sa longue expérience au Congrès pour aider le président démocrate à faire passer sa réforme de l’assurance-maladie Obamacare, l’un des projets législatifs les plus importants de ses huit ans à la Maison-Blanche.

Cet orateur au ton posé et laconique, est né et a grandi dans la petite ville minière de Searchlight, dans l’État du Nevada (ouest), dans une maison sans eau courante.

Considéré comme plus conservateur que la plupart des démocrates au Sénat, ce mormon pratiquant était un opposant fervent à l’avortement, une position qui lui a fréquemment valu l’opposition frontale de certains collègues au sein de son parti.

Une pluie d’hommages du côté démocrate a rapidement suivi l’annonce de son décès.

Barack Obama a partagé une lettre que l’épouse d’Harry Reid lui avait demandé d’écrire peu avant sa mort, dans laquelle l’ancien président remercie « un bon ami ».

« Je ne serais pas devenu président si ce n’avait été pour tes encouragements et ton soutien, et je n’aurais jamais obtenu la plupart de ce que j’ai pu accomplir sans ton talent et ta détermination », écrit Barack Obama.

Le président Joe Biden, ancien vice-président de Barack Obama, a salué un « géant de notre histoire » pour lequel « ce n’était pas le pouvoir pour le pouvoir. C’était le pouvoir de faire le bien pour les gens ».

Pour l’actuel chef du Sénat, le démocrate Chuck Schumer, Harry Reid « n’a jamais oublié d’où il venait, et il a utilisé ses instincts de boxeur pour se battre sans peur contre ceux qui nuisaient aux pauvres et à la classe moyenne ».  

L’ancien président démocrate Bill Clinton a affirmé qu’Harry Reid « ne se détournait jamais des combats politiques nécessaires, mais était convaincu que le compromis était vital pour une démocratie qui fonctionne ». « Grâce aux lois qu’il a magistralement guidé jusqu’à la ratification, des millions d’Américains vivent une meilleure vie », a-t-il ajouté.

Le chef des républicains au Sénat américain, Mitch McConnell, a rappelé que si « la nature de mon travail et de celui d’Harry nous a fréquemment amené à un conflit parfois intense en matière de politiques », « je n’ai jamais douté que Harry a toujours fait ce qu’il pensait profondément et sincèrement juste pour le Nevada et pour notre pays ».