(Washington) « L’une des rares choses sur lesquelles nous sommes d’accord. » Joe Biden a blagué mardi sur le rappel du vaccin anti-COVID-19 que son prédécesseur Donald Trump a reçu.

« L’autre jour, l’ancien président Trump a annoncé qu’il avait reçu sa dose de rappel. C’est l’une des rares choses sur lesquelles nous sommes d’accord », a dit le président américain mardi, dans un discours consacré à sa stratégie face au variant Omicron.

Sa formulation est un euphémisme, tant l’antagonisme entre les deux hommes est fort — ne serait-ce que parce que Donald Trump, contre toute évidence, continue à clamer qu’il est le vrai vainqueur de la dernière élection.

La remarque mardi de Joe Biden fait référence à un extrait vidéo d’une intervention publique de Donald Trump, animée par un ancien animateur de la chaîne conservatrice Fox News, qui l’a partagée lundi sur les réseaux sociaux.

« Avez-vous reçu la dose de rappel ? », demande cet animateur, Bill O’Reilly, à l’ancien président, qui répond « Oui ». Donald Trump gesticule ensuite pour faire taire des protestations dans le public de l’évènement. « Ne faites pas ça ! », répète-t-il.

Voyez Donald Trump se faire huer par une poignée d'antivax

L’ancien président et son épouse s’étaient fait vacciner peu avant leur départ de la Maison-Blanche, mais sans en faire état publiquement, alors que Joe Biden a reçu ses deux doses et son rappel devant la presse.

Donald Trump avait toutefois encouragé par la suite ses sympathisants à se faire immuniser, malgré les très fortes réticences de certains d’entre eux.

Une autre chance au plan de 1750 milliards

Par ailleurs, Joe Biden a assuré qu’il trouverait un terrain d’entente avec le sénateur démocrate Joe Manchin qui bloque au Congrès l’adoption du plan de réformes sociales et environnementales du président américain.

« Je pense qu’il y a toujours une possibilité de faire adopter “Build Back Better” », a déclaré l’hôte de la Maison-Blanche lors de sa conférence de presse. « Le sénateur (Joe) Manchin et moi-même allons arriver à quelque chose », a-t-il ajouté.

Le sénateur de Virginie-Occidentale a fait savoir dimanche qu’il ne donnerait pas sa voix, décisive, au plan « Build Back Better », « Reconstruire en mieux », de Joe Biden.  

Il s’agit de 1750 milliards de dollars de dépenses devant faire triompher l’Amérique face au changement climatique et à la concurrence de la Chine.

Sur le plan domestique, ce programme prévoit de faire baisser le coût de la garde d’enfants et des médicaments, ainsi que des investissements conséquents pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.

En novembre, le plan avait été adopté à la Chambre des représentants, où les démocrates avaient surmonté leurs différends internes entre centristes — inquiets de l’effet sur la dette —, et l’aile gauche, qui voulait aller plus loin dans les dépenses.

Mais son adoption a été repoussée au Sénat, qui compte 50 élus pour chaque camp. Tout démocrate ou affilié a donc, dans les faits, ce qui s’apparente à un droit de veto sur les projets de loi si les républicains serrent les rangs.

« Le combat pour “Build Back Better” est trop important pour l’abandonner, nous trouverons un moyen d’avancer l’année prochaine », avait assuré lundi la porte-parole de la Maison-Blanche Jen Psaki lundi, sans donner plus de détails.

Le chef de file des démocrates du Sénat, Chuck Schumer, avait, lui, promis qu’une « version amendée » du grand projet serait votée. « Nous continuerons à voter jusqu’à ce que nous ayons quelque chose », avait-il insisté.