(Washington) Un dossier judiciaire, rendu public samedi, a révélé le détail des documents liés à l’assaut contre le Capitole que l’ancien président américain Donald Trump, qui s’est pourvu en justice, cherche à garder secrets.

Le milliardaire a engagé des poursuites pour bloquer la divulgation des documents de la Maison-Blanche relatifs à l’attaque de ses partisans contre le siège du Congrès le 6 janvier, pour faire obstacle à la commission parlementaire qui enquête sur son rôle. Donald Trump a invoqué le droit de l’exécutif à garder certaines informations secrètes.

Parmi les centaines de pages de documents qu’il ne veut pas dévoiler figure l’agenda quotidien de la Maison-Blanche, qui recense les faits et gestes du président, comme ses réunions ou ses appels téléphoniques, selon John Laster, responsable des documents présidentiels aux Archives nationales, cité dans le dossier judiciaire.

La liste compte aussi les documents de plusieurs de ses collaborateurs, comme l’ancienne porte-parole Kayleigh McEnany, le conseiller Stephen Miller ou Mark Meadows, son dernier chef de cabinet et l’une des personnes à qui l’ex-président a demandé d’ignorer les assignations à comparaître devant la commission d’enquête.  

Les élus américains se sont prononcés la semaine dernière en faveur de l’engagement de poursuites contre un autre proche allié de Donald Trump, Steve Bannon, qui a refusé de participer à ces investigations.

Selon le dossier judiciaire, Donald Trump cherche également à garder dans l’ombre « des projets de discours, des remarques et des échanges », des « notes manuscrites » concernant le 6 janvier, ou encore un mémo sur un « potentiel procès » contre plusieurs États remportés par Joe Biden lors de l’élection présidentielle de novembre 2020.

Le 6 janvier, des milliers de partisans du président républicain avaient pris d’assaut le siège du Parlement américain, dans le but de bloquer la victoire électorale du démocrate Joe Biden.

Plus tôt dans la journée, Donald Trump avait prononcé un discours devant la foule à quelques centaines de mètres de là, avançant - sans fondement - que l’élection lui avait été volée.

La commission d’enquête parlementaire cherche à obtenir le témoignage de responsables qui pourraient évoquer ce que le président savait de l’assaut avant qu’il ne se déroule, et ce qu’il a fait lorsque l’évènement s’est produit.

La procédure engagée par Donald Trump pour garder ces documents secrets devrait déclencher une épreuve de force devant les tribunaux qui pourrait bien éprouver l’autorité constitutionnelle du Congrès à examiner les actions de la branche exécutive du pouvoir.