(Washington) Le prochain ambassadeur à Pékin, le diplomate de carrière Nicholas Burns, a estimé mercredi qu’il ne fallait « pas faire confiance » à la Chine sur Taïwan, et recommandé de vendre davantage d’armement à l’île pour renforcer ses défenses.

M. Burns s’exprimait devant la commission des Affaires étrangères du Sénat, qui doit confirmer sa nomination. Il a dénoncé les récentes incursions chinoises dans la zone d’identification de défense aérienne taïwanaise, les qualifiant de « répréhensibles ».

Évoquant la situation de Taïwan, il a déclaré : « il est certain que nous ne pouvons pas faire confiance aux Chinois sur cette question ». « Notre responsabilité est de faire de Taïwan un adversaire coriace », en continuant à lui fournir des armements pour renforcer ses défenses, a-t-il ajouté.

Les États-Unis reconnaissent depuis 1979 la République populaire de Chine, mais le Congrès américain impose parallèlement de fournir des armes à Taïwan pour son autodéfense.

L’île a son propre gouvernement depuis la victoire des communistes sur la partie continentale de la Chine en 1949, mais Pékin considère ce territoire comme une de ses provinces et menace de recourir à la force au cas où l’île proclamerait formellement son indépendance.

Le président chinois Xi Jinping a cependant réaffirmé récemment sa volonté de parvenir à une réunification « pacifique ».

Nicholas Burns, diplomate accompli, a occupé des fonctions de responsabilité sous plusieurs administrations, aussi bien républicaines que démocrates. Il a eu mercredi des mots très durs pour le régime chinois, qu’il a accusé d’avoir « été un agresseur contre l’Inde le long de leur frontière himalayenne, contre le Vietnam, les Philippines et d’autres en mer de Chine méridionale, contre le Japon en mer de Chine orientale ».

« Pékin a lancé une campagne d’intimidation contre l’Australie, et même récemment contre la Lituanie », qui a accepté l’ouverture sur son sol d’un bureau de représentation des autorités taïwanaises, a-t-il ajouté. « Le génocide de la République populaire de Chine dans le Xinjiang, ses violences au Tibet, sa répression de l’autonomie et des libertés à Hong Kong et son harcèlement de Taïwan sont injustes et doivent cesser ».

Mais il a souligné que la puissance de la Chine ne devait pas être surestimée.

« Nous ne devrions pas exagérer leurs atouts ni sous-estimer ceux des États-Unis », a-t-il noté. « Ce dont nous avons besoin, c’est d’avoir confiance en nous. »

La Chine a « très peu d’amis » et « pas de réels alliés », a-t-il conclu.