Le cerveau des attentats, le président américain et des milliers de gens ordinaires… les évènements du 11-Septembre ont perturbé bien des vies. Retour sur une journée tragique avec 10 de ses protagonistes.

(New York) Oussama ben Laden

D’une grotte d’Afghanistan, Oussama ben Laden, fils d’une dynastie d’entrepreneurs saoudiens, publie une « déclaration de djihad » contre les États-Unis le 23 août 1996. L’organisation terroriste dont il est le chef, Al-Qaïda, frappera les ambassades des États-Unis au Kenya et en Tanzanie le 7 août 1998, ainsi que l’USS Cole au Yémen le 12 octobre 2000, avant d’orchestrer son opération la plus meurtrière : les attaques terroristes du 11-Septembre sur les États-Unis. Les Américains le traqueront ensuite sans relâche jusqu’à son assassinat par des forces spéciales, le 2 mai 2011 à Abbottabad, au Pakistan.

George W. Bush

PHOTO DOUG MILLS, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Le chef de cabinet Andrew Card annonce au président George W. Bush qu’un avion vient de percuter le World Trade Center.

Le 6 août 2001, George W. Bush, fils d’un autre président, reçoit une note de la CIA intitulée « Ben Laden déterminé à frapper aux États-Unis ». Le document ne mentionne que des attentats passés, comme le précisera l’ancien gouverneur du Texas après le 11-Septembre. Sa guerre contre le terrorisme servira à justifier l’invasion de deux pays, l’Afghanistan et l’Irak, et l’instauration d’un régime de surveillance aux États-Unis.

Khaled Cheikh Mohammed

PHOTO ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Khaled Cheikh Mohammed

Ingénieur pakistanais formé aux États-Unis, Khaled Cheikh Mohammed est considéré comme le cerveau des attentats du 11-Septembre. Arrêté en 2003 et soumis à de nombreuses séances de simulation de noyade, il est transféré à la prison de Guantánamo en 2006, où il attend son procès avec quatre de ses complices. Procès retardé pour une énième fois en janvier dernier à cause de la pandémie de coronavirus.

Sandra Kay Daniels

PHOTO TIRÉE DE LA GEORGE W. BUSH PRESIDENTIAL LIBRARY & MUSEUM

George W. Bush dans la classe de Sandra Kay Daniels (à l’arrière), le 11 septembre 2001

C’est dans la classe de Sandra Kay Daniels, à l’école primaire Emma E. Booker de Sarasota, en Floride, que se trouve George W. Bush peu après la première attaque contre le World Trade Center. Les élèves de deuxième année de l’enseignante se livrent à un exercice de lecture intitulé The Pet Goat lorsque le président apprend qu’un deuxième avion a percuté une des tours jumelles.

Dick Cheney

PHOTO KEVIN LAMARQUE, ARCHIVES REUTERS

Dick Cheney, entouré du président George W. Bush et du secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld, au Pentagone, en mai 2004

Pendant que George W. Bush erre dans les cieux à bord d’Air Force One, Dick Cheney se trouve dans le bunker de la Maison-Blanche, où il orchestre la réponse initiale de l’administration américaine aux attentats. Il donne notamment l’ordre à l’armée d’abattre tout avion tentant une autre attaque. Il jouera ensuite un rôle clé auprès du président pour le convaincre d’adopter des techniques d’interrogatoire « renforcées » et d’envahir l’Irak.

Mohammed Atta

PHOTO TIRÉE DU PERMIS DE CONDUIRE DE MOHAMMED ATTA

Mohammed Atta

En 2000, l’ingénieur égyptien Mohammed Atta arrive aux États-Unis avec deux membres de la cellule de Hambourg, où il a étudié et vécu, pour apprendre à piloter des avions. Le 11 septembre 2001, le chef des pirates de l’air, visage émacié et regard brûlant, se trouve aux commandes du Boeing qui percutera la tour Nord du World Trade Center. À 33 ans, il est l’aîné des commandos.

Betty Ang Ong

PHOTO TIRÉE DU SITE DE LA FONDATION BETTY ANG ONG

Betty Ang Ong

Née à San Francisco en 1956, l’agente de bord Betty Ang Ong est la première personne à alerter les autorités qu’un détournement d’avion se déroule, le matin du 11 septembre 2001. À l’aide d’un téléphone de bord, elle alerte le personnel au sol que le cockpit du Boeing du vol 11 d’American Airlines n’est plus accessible. Son appel contribuera à la décision de fermer l’espace aérien américain.

Rudolph Giuliani

PHOTO ROBERT F. BUKATY, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Rudolph Giuliani, entouré du gouverneur et de la sénatrice de l’État de New York, George Pataki et Hillary Clinton, à New York, le lendemain des attentats

À partir de 6 h le matin du 11 septembre 2001, les New-Yorkais entament le dernier chapitre du séjour turbulent de Rudolph Giuliani à la mairie de leur ville. Démocrates et républicains se rendent aux urnes pour choisir les candidats qui s’affronteront pour lui succéder. Mais ce dernier chapitre permettra à « Rudy » de démontrer des qualités en temps de crise qui feront de lui un héros national… pour un temps.

Todd Beamer

PHOTO NICOLE BENGIVENO, ARCHIVES THE NEW YORK TIMES

Une carte d’identité de Todd Beamer, exposée au Flight 93 National Memorial, à Shanksville, en Pennsylvanie, le 3 septembre 2015.

« Let’s roll. » On y va. Par ces mots, Todd Beamer, gestionnaire de compte pour la société Oracle, entraîne une dizaine de passagers du vol 93 d’United Airlines vers le cockpit, investi par des pirates de l’air. Ils viennent d’apprendre que deux autres avions ont été détournés. Ils parviendront à empêcher les commandos d’Al-Qaïda de faire écraser leur Boeing à Washington. L’avion finira par s’écraser dans un champ de Pennsylvanie, tuant tous ceux qui se trouvaient à bord.

Melissa Doi

PHOTO FOURNIE PAR LA FAMILLE

Melissa Doi

Fille unique d’une mère de famille monoparentale, Melissa Doi voit le jour dans le Bronx en 1969. Les dernières paroles de cette femme d’affaires, échangées avec une répartitrice du 911 depuis le 83étage de la tour Sud du World Trade Center, concernent cette mère avec laquelle elle devait s’envoler pour l’Italie le 14 septembre : « Dites à ma mère que je l’aime et qu’elle était la meilleure mère du monde. »