(Washington) Les dénonciations de crimes de haine ont augmenté en 2020 aux États-Unis, surtout de ceux ayant visé des victimes noires ou d’origine asiatique, selon des statistiques rendues publiques lundi par la police fédérale.

Au total, 7759 infractions motivées par le racisme, l’homophobie, le sexisme, l’antisémitisme ou l’hostilité envers d’autres minorités ont été signalées aux forces de l’ordre américaines l’an dernier, contre 7287 en 2019, soit une hausse de 6 %.

Le nombre d’actes dénoncés ayant visé des Afro-Américains a augmenté de 40 %, passant de 1972 à 2755 au cours de cette année marquée par les manifestations monstres du mouvement Black Lives Matter.

De même, les attaques recensées contre les Américains d’origine asiatique ont bondi de 70 % avec 274 incidents en 2020 contre 161 en 2019, selon les chiffres du FBI qui semblent conforter une tendance dénoncée par cette communauté depuis le début de la pandémie.

Ces statistiques « confirment ce que l’on a vu et entendu dans notre travail et auprès de nos partenaires » et « montrent le besoin urgent d’une réponse globale », a commenté le ministre de la Justice, Merrick Garland.

La police fédérale appelle toutefois à se garder de toute conclusion hâtive et relève que les évolutions peuvent relever de « niveau de participation différent du public au cours du temps ».

Plus de la moitié des infractions dénoncées consistent en des intimidations. Mais 18 % des attaques étaient des agressions graves et 22 homicides ont été motivés par la haine.

Ce dernier chiffre est inférieur aux 52 meurtres recensés en 2019, année endeuillée par la tuerie raciste d’El Paso à la frontière avec le Mexique qui avait fait 23 victimes en majorité hispaniques.

Le « crime motivé par la haine » désigne traditionnellement aux États-Unis un acte dirigé contre une personne ciblée en raison de certaines caractéristiques de son identité. Cette circonstance aggravante entraîne automatiquement une peine plus lourde mais elle est difficile à prouver devant les tribunaux.