(New York) Poussé à la démission en raison d’accusations de harcèlement, le gouverneur de l’État de New York Andrew Cuomo a assuré dans son discours d’adieu lundi être victime d’une « frénésie » politique et médiatique.

« Il y a eu un emballement politique et médiatique. Mais la vérité finira par sortir, j’en suis sûr », a affirmé dans un message préenregistré l’homme de 63 ans, à la tête de l’État qui abrite le poumon culturel et financier de l’Amérique.

La chute est vertigineuse pour ce descendant d’immigrés italiens, biberonné à la politique par son père Mario Cuomo, qui fut gouverneur de l’État pendant trois mandats avant lui (1983-1994), et qui était pressenti pour faire mieux en visant un quatrième mandat en 2022.  

C’est surtout au plus fort de la pandémie de coronavirus, au printemps 2020, quand New York était frappée de plein fouet par la COVID-19, qu’Andrew Cuomo a acquis le statut de vedette nationale.  

Avec ses points de presse quotidiens, rationnels et rassurants, ce politique expérimenté, mais réputé dur et autoritaire avait changé de dimension, incarnant l’antithèse de Donald Trump, dont les annonces sur la crise sanitaire étaient vues comme erratiques.

Mais un an plus tard, ce statut avait été fragilisé par des premiers témoignages de harcèlement sexuel, poussant le politique à accepter que les services de son État conduisent une enquête indépendante sur ces accusations.

Les investigations, contenues dans un rapport de 168 pages et dévoilées début août, concluaient qu’Andrew Cuomo avait harcelé sexuellement onze femmes, dont une majorité de collaboratrices et employées, en énumérant de nombreux gestes ou attitudes déplacées.

Le gouverneur a toujours rejeté ces accusations. Mais sous pression d’appels à démissionner émanant de son propre camp politique, notamment du président Biden, il a annoncé le 10 août renoncer à ses fonctions.

Lors de son discours d’adieu, il a déploré une « frénésie médiatique » qui n’était « ni juste, ni équitable, ni viable ». « Aucun gouverneur dans le pays n’a passé autant de mesures progressistes que moi », s’est-il félicité, vantant entre autres la légalisation du mariage pour tous ou le salaire minimum à 15 dollars de l’heure.

Andrew Cuomo sera remplacé mardi par Kathy Hochul, elle aussi démocrate. Elle sera la première femme à occuper ce poste.