(Washington) Les États-Unis ont affirmé lundi qu’ils ne reconnaîtraient un gouvernement mené par les talibans en Afghanistan qu’à condition que ces derniers respectent les droits des femmes et rejettent les terroristes.

« Concernant notre position vis-à-vis d’un quelconque futur gouvernement en Afghanistan, elle dépendra du comportement de ce gouvernement. Elle dépendra du comportement des talibans », a déclaré le porte-parole du département d’État Ned Price devant la presse.

« Un futur gouvernement afghan qui préserve les droits fondamentaux de son peuple […] y compris de la moitié de sa population-ses femmes et ses filles —», « qui n’offre pas de refuge aux terroristes », « c’est un gouvernement avec lequel nous pourrions travailler », a-t-il affirmé.

Le porte-parole a aussi déclaré que l’émissaire américain Zalmay Khalilzad était encore au Qatar, où les discussions avec les talibans ont lieu depuis plusieurs mois, et que des responsables américains échangeaient toujours avec les insurgés dans le pays du Golfe.

« Je dirais que certaines de ces discussions ont été constructives », a déclaré Ned Price.

« Mais encore une fois, avec les talibans, nous allons observer leur comportement plutôt que de les écouter parler », a-t-il précisé.

L’armée américaine a également précisé avoir été en contact avec les talibans pour des discussions sur le statut de l’aéroport de Kaboul, que les forces américaines ont sécurisé tandis qu’elles tentent d’évacuer par les airs des milliers d’Américains et d’Afghans liés aux États-Unis.

Les insurgés ont pris Kaboul dimanche avec une surprenante facilité, quelques jours avant la date fixée par Joe Biden pour un retrait complet des forces américaines qui doit mettre fin après 20 ans à la plus longue guerre de l’histoire de l’Amérique.

Le président Ashraf Ghani, qui un jour avant s’était entretenu avec le secrétaire d’État Antony Blinken par téléphone, a fui son pays dimanche.

Le porte-parole Ned Price a continué de faire référence au « président Ghani », mais n’a pas souhaité préciser si les États-Unis reconnaissaient toujours l’homme comme le leader légitime de l’Afghanistan.

« Il n’y a pas eu de transfert formel du pouvoir », a déclaré Ned Price.