(Washington) Donald Trump a repris samedi ses griefs électoraux sans fondement et a brossé un tableau dystopique des États-Unis sous contrôle démocrate lors de son premier rassemblement politique depuis son départ de la Maison-Blanche.

Sa mission, en partie, était de se venger de l’un des républicains qui a voté pour sa deuxième destitution historique.

L’évènement de l’ancien président Trump samedi soir au parc des expositions du comté de Lorain dans l’Ohio, non loin de Cleveland, a eu lieu pour appuyer Max Miller, un ancien conseiller de la Maison-Blanche qui tente de ravir le siège du républicain Anthony Gonzalez au congrès. Ce dernier est un des dix républicains qui a voté en faveur de la destitution du président Trump pour incitation à l’insurrection mortelle au Capitole américain le 6 janvier dernier.

Donald Trump veut le faire payer.

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Le représentant républicain Anthony Gonzalez

Dans son discours, Donald Trump a revisité certaines des fausses affirmations familières qu’ils mettaient de l’avant lors de sa campagne électorale infructueuse contre Joe Biden. « Le soir du 3 novembre, les élections étaient terminées et tout d’un coup, les choses ont commencé à se fermer », a-t-il déclaré à propos de la nuit des élections. « Nous avons remporté une victoire massive, ils ont fait quelque chose qui ne devrait jamais être autorisé. »

En fait, Donald Trump décrivait un processus de dépouillement légitime qui a vu Joe Biden prendre les devants au fur et à mesure que la nuit avançait, alors que des villes à tendance démocrate dans des États clés et les résultats des bulletins de vote par correspondance étaient rapportés. Les responsables électoraux de l’administration Trump et les hauts responsables électoraux des États dirigés par les républicains ont affirmé la validité du résultat des élections.

Lors d’un autre écho du passé, la foule a scandé « enfermez-là », en référence à Hillary Clinton, la démocrate qu’il a vaincue en 2016.

Donald Trump a publiquement entretenu l’idée qu’il pourrait d’une manière ou d’une autre être réintégré dans ses fonctions, même s’il n’existe aucune base légale ou constitutionnelle pour le faire.

Dans le même temps, il continue de taquiner la possibilité d’organiser une course de retour pour la Maison-Blanche en 2024. Les conseillers de Donald Trump, qui a été banni de Twitter et Facebook après le 6 janvier, avancent qu’il prendra une décision après les élections de mi-mandat l’automne prochain.

Les rassemblements de Donald Trump ont joué un rôle déterminant dans sa politique depuis le lancement de sa campagne de 2016. L’ancienne vedette de télé-réalité est énergisée lorsqu’il se produit devant son public et expérimente souvent de nouveaux contenus et points de discussion pour voir comment ils résonnent avec la foule. Son organisation politique utilise également les évènements pour collecter les informations des participants et comme outils de collecte de fonds.

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Une voiture avec un slogan appuyant le rassemblement de Donald Trump à Wellington, en Ohio.

Ces rassemblements ont engendré un groupe de supporters inconditionnels qui voyagent à travers le pays, assistant à des dizaines de rassemblements, campant souvent la nuit pour s’emparer des meilleures places. Certains de ces supporters ont commencé à faire la queue devant le lieu au début de la semaine alors qu’ils se réunissaient pour l’évènement.

D’autres assistaient à leurs premiers rassemblements, s’étant sentis obligés de participer au lendemain des élections.

« Il nous manque », a déclaré Chris Laskowski, 55 ans, qui vit à Medina en Ohio, et assistait à son premier rassemblement avec son mari, James. « Je pense qu’ils lui ont volé les élections et il est toujours notre président », a-t-elle déclaré.

Elle n’était pas seule.

« Il sera de retour en août », a prédit Peggy Johnson, 60 ans, qui était venue du Michigan pour assister à ce qu’elle a dit être son septième rassemblement Trump. « Il est en fait président maintenant. »

Le rassemblement partisan est organisé cinq mois après le départ de Donald Trump de Washington dans un contexte de violence sans précédent dans la capitale américaine.

Cette première sortie publique de l’ancien président devrait marquer le début d’une nouvelle étape pour ce dernier avec de nombreuses apparitions publiques.

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L’évènement de l’ancien président Trump se déroulait au parc des expositions du comté de Lorain dans l’Ohio, non loin de Cleveland.

Donald Trump est notamment attendu sur les lieux d’un autre rassemblement partisan en Floride, le week-end des festivités de la fête nationale du 4 juillet, encore en appui à un candidat arrivé à mi-mandat. Il est aussi attendu près de la frontière au sud des États-Unis pour protester contre les politiques d’immigration du président Joe Biden.

Les premières sorties publiques de l’ancien président Donald Trump sont prévues alors ce dernier se retrouvera avec des démêlés judiciaire à Manhattan impliquant sa compagnie.

Le quotidien The New York Times, qui cite des sources proches du dossier, rapporte que des accusations pourraient être déposées dès la semaine prochaine.

Donald Trump a déjà dénoncé les enquêtes le visant, les qualifiant de « chasse aux sorcières » visant à endommager sa carrière politique.

Donald Trump s’est engagé à aider les républicains à reprendre le contrôle du Congrès américain aux élections de mi-mandat, l’an prochain.