(New York) L’avocat de Donald Trump et ancien maire de New York Rudy Giuliani a été suspendu par la Cour suprême de l’État de New York, où il ne pourra plus pratiquer le droit jusqu’à nouvel ordre, pour avoir fait une série de déclarations mensongères en vue de favoriser la réélection de l’ancien président américain.

La décision a été dénoncée par Donald Trump, qui a fait part de son incompréhension alors que, selon lui, Rudy Giuliani « s’est battu contre une élection dont il a déjà été démontré qu’elle était frauduleuse ».

Les documents versés au dossier ne précisent pas qui a saisi le comité de réclamation des avocats (Attorney Grievance Committee), à l’origine de la procédure, mais selon le New York Times il s’agirait de « dizaines » d’avocats new-yorkais de premier plan.

Après le scrutin présidentiel américain du 3 novembre 2020, Rudy Giuliani est devenu le symbole du combat de Donald Trump pour tenter de faire invalider, sans pour autant présenter d’éléments tangibles, les résultats de l’élection, qui donnaient vainqueur son adversaire Joe Biden.

L’ancien maire de New York (1994-2001), aujourd’hui âgé de 77 ans, a plaidé, sans succès, devant la justice de plusieurs États clés pour obtenir l’annulation du scrutin.

Le comité a rappelé que l’avocat septuagénaire avait notamment laissé entendre, devant un tribunal de Pennsylvanie, que l’élection avait été l’objet de fraudes, alors qu’il n’avait saisi cette même juridiction que sur des questions techniques.

Il lui était également reproché d’avoir affirmé que des milliers de bulletins liés à des personnes décédées avaient été comptabilisés en Pennsylvanie, une allégation jamais étayée.

Le comité évoque aussi des accusations avancées par M. Giuliani à propos des scrutins en Géorgie et en Arizona.

« On ne peut qu’insister sur la gravité des fautes » de Rudy Giuliani, a écrit la Cour dans une décision rendue jeudi. « Ce pays est ravagé par des attaques visant la légitimité de l’élection 2020 et de notre président actuel, Joseph R. Biden », ont poursuivi les cinq magistrats qui la composent.

« Les déclarations mensongères visent à éroder la confiance dans nos élections et dans le gouvernement en général », indique la décision. Quand elles sont le fait d’un avocat, elles « ternissent la réputation de toute la profession ».

La Cour a enfin également cité les évènements du 6 janvier, lors desquels des émeutiers, pour la plupart supporteurs de Donald Trump, ont envahi le Capitole à Washington. Pour les magistrats, ils montrent « l’ampleur des dégâts qui peuvent advenir lorsque le public est trompé par de fausses informations sur l’élection ».

Pour Donald Trump, la décision rendue jeudi est l’œuvre de la « gauche radicale » et s’inscrit dans la « chasse aux sorcières » dont lui et ses proches sont victimes, selon lui. « Ils devraient avoir honte », a-t-il dit.