Joe Biden a claironné mercredi le retour des États-Unis sur la scène mondiale en entamant une tournée où il doit rencontrer Vladimir Poutine et annoncer, dans un geste fort au Sommet du G7, un demi-milliard de doses de vaccin contre le coronavirus pour les pays pauvres.

« Les États-Unis sont de retour ! », a lancé le président américain peu après son arrivée au Royaume-Uni, reprenant ainsi le message qu’il martèle depuis son arrivée au pouvoir il y a cinq mois.

« Et les démocraties du monde entier sont unies pour affronter les défis les plus difficiles », a-t-il ajouté devant des militaires américains à la base de Mildenhall (est de l’Angleterre), il avait atterri à bord d’Air Force One pour son premier déplacement à l’étranger en tant que président.

Joe Biden doit annoncer que les États-Unis vont acheter 500 millions de doses de vaccins contre la COVID-19 de Pfizer/BioNTech pour les donner à d’autres pays, selon plusieurs médias américains.

Joe Biden avait déclaré avant d’embarquer pour l’Europe qu’il s’apprêtait à dévoiler une stratégie vaccinale mondiale.

Il « s’exprimera sur ce sujet demain [jeudi] et pourra parler des mesures supplémentaires que les États-Unis prennent pour aider à donner plus de doses aux pays pauvres », a déclaré à bord d’Air Force One le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan.

« Relation stable et prévisible »

Vivement critiquée pour avoir tardé à partager ses vaccins contre la COVID-19 avec le reste du monde, la Maison-Blanche tente désormais se poser en première ligne sur ce dossier.

Accompagné de la première dame, Jill Biden, le dirigeant démocrate participera en fin de semaine au Sommet du G7 en Cornouailles où pandémie et climat feront partie des priorités.

Un tête-à-tête avec le premier ministre britannique Boris Johnson est prévu jeudi.

Les deux dirigeants comptent s’accorder lors de leur première rencontre sur une nouvelle « Charte de l’Atlantique », sur le modèle de celle signée par leurs prédécesseurs Roosevelt et Churchill, prenant en compte la menace des cyberattaques et le réchauffement climatique, a indiqué Downing Street.

Dimanche, Joe Biden rendra visite, au château de Windsor, à la reine Élisabeth II, qui règne depuis 69 ans, puis participera au sommet de l’OTAN avant un autre sommet avec l’Union européenne.

Mais la rencontre avec Vladimir Poutine, prévue le 16 juin à Genève, apparaît comme le point culminant de ce premier déplacement, qui intervient au moment où Joe Biden est en difficulté dans son pays, sur fond de tensions au sein de son propre camp.

Mercredi soir, le président américain a marqué son intention de dire à son homologue russe « ce que je veux qu’il sache ». Et répété son avertissement que les États-Unis « répondront de manière ferme et significative » si Moscou s’engage dans des activités « nuisibles ».

Le président américain ne cherche « pas le conflit avec la Russie », mais « une relation stable et prévisible », a-t-il poursuivi.

« Le problème est que Poutine ne veut pas nécessairement une relation plus stable et plus prévisible », résume le diplomate américain Alexander Vershbow, ancien numéro 2 de l’OTAN.

Vieilles connaissances

Ukraine, Biélorussie, sort de l’opposant russe emprisonné Alexeï Navalny, cyberattaques : les discussions s’annoncent âpres et difficiles, notamment sur ce dernier point.

La présidence américaine a donné peu de détails sur le déroulement de ce tête-à-tête. Elle a seulement laissé entendre que, contrairement à ce qui s’était passé avec Donald Trump à Helsinki en 2018, une conférence de presse commune des deux hommes n’était pas à l’ordre du jour.

Au sortir du mandat de Donald Trump, les alliés accueilleront les « propos rassurants » de Joe Biden « avec un peu scepticisme », estime Suzanne Maloney, du centre de réflexion Brookings, basé à Washington.

« La volonté de Biden de renouer avec eux devra surmonter non seulement les cicatrices des quatre années écoulées, mais aussi les questions persistantes sur l’état de santé de la démocratie américaine », écrit-elle.

Comment le locataire de la Maison-Blanche s’est-il préparé à ce déplacement de huit jours, qui le mènera aussi à Bruxelles et au cours duquel il multipliera les rencontres bilatérales ?

« Il se prépare depuis 50 ans », a répondu sa porte-parole Jen Psaki, dans une allusion à la très longue carrière politique du président de 78 ans qui fut élu pour la première fois au Sénat en 1972, à l’âge de 29 ans. « Il connaît certains de ces dirigeants, dont le président Poutine, depuis des décennies. »