(Hialeah) Deux personnes ont été tuées et au moins 21 blessées dimanche quand trois hommes ont « tiré sur la foule » devant une boîte de nuit dans une ville de Floride où vit une importante communauté cubaine, au sein de la métropole de Miami, a annoncé la police locale.

La fusillade s’est produite dans la nuit dans une artère commerçante de Hialeah, la ville des États-Unis avec la plus forte concentration d’habitants cubains ou d’origine cubaine.

El Mula Banquet Hall accueillait « un évènement programmé et plusieurs spectateurs se tenaient à l’extérieur », a déclaré la police du comté de Miami-Dade dans un communiqué.

Trois individus sont alors sortis d’un VUS « et ont commencé à tirer à l’aveugle sur la foule ». Le trio est ensuite remonté dans la voiture et a pris la fuite, selon la même source.

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Deux personnes ont été tuées, tandis qu’au moins 21 blessés ont été hospitalisés, dont au moins un dans un état critique.

« C’est vraiment effrayant », a dit sur place à l’AFP Angelica Green, une femme afro-américaine dont le fils et un neveu, tous deux âgés de 24 ans, ont été blessés par balles dans la fusillade.

« C’est pas un mauvais gamin », a-t-elle assuré au sujet de son fils, qui a reçu une balle dans l’abdomen alors qu’il tentait d’entrer dans la salle pour assister à la présentation d’un album de rap.

« Parfois les jeunes se mettent dans le pétrin, mais dans ce cas, il n’a même pas eu la chance de participer à la fête », « des gars ont débarqué avec des capuches et des cagoules et ont commencé à arroser la foule de balles pour une raison que nous ne connaissons pas », a-t-elle ajouté.

Dans un tweet, le directeur de la police du comté, Alfredo « Freddy » Ramirez III, a condamné « un acte armé ciblé et lâche ».

« Meurtriers de sang-froid »

« Ce sont des meurtriers de sang-froid qui ont tiré sans discernement dans une foule, et nous chercherons à obtenir justice », a-t-il déclaré.

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Le directeur de la police du comté de Miami-Dade, Alfredo « Freddy » Ramirez III

La police a lancé un appel à tout témoignage permettant d’identifier et localiser les auteurs des tirs.

Le gouverneur de Floride Ron DeSantis a aussi assuré sur Facebook que l’État travaillait « avec les autorités locales pour traduire les auteurs en justice ». « La justice doit être rapide et sévère », a-t-il martelé.

Les États-Unis ont une longue et douloureuse histoire de violence par armes à feu, avec des fusillades très médiatisées ayant visé des écoles, des lieux de travail et des centres commerciaux. Les homicides ont augmenté dans le pays l’année dernière.

La Floride reste notamment marquée par la tuerie perpétrée en juin 2016 par un Américain d’origine afghane dans une discothèque gaie d’Orlando, où 49 personnes avaient perdu la vie.

Ces derniers mois, des fusillades ont eu lieu entre autres dans un centre FedEx à Indianapolis, dans un immeuble de bureaux en Californie, dans une épicerie au Colorado et dans plusieurs spas à Atlanta.

Mercredi, un employé d’une entreprise de transports publics a tué huit personnes sur le site de la compagnie à San Jose, en Californie, avant de se donner la mort.

Cette énième fusillade avait une nouvelle fois relancé le débat sur la prolifération des armes à feu aux États-Unis.

« Assez », a martelé mercredi le président Joe Biden, exhortant de nouveau « le Congrès à agir immédiatement et à tenir compte de la volonté des Américains, ce qui inclut une grande majorité des détenteurs d’armes, à mettre un terme à cette épidémie de violence par arme à feu en Amérique ».

Mais les démocrates ne disposent que de majorités étriquées au Congrès, ce qui réduit la possibilité de voir les parlementaires adopter des réformes majeures en la matière.

Selon le site Gun Violence Archive, il y a eu plus de 43 000 décès liés aux armes à feu aux États-Unis l’année dernière, un chiffre incluant les suicides.