(Washington) Le sénateur américain Bernie Sanders a présenté jeudi une résolution pour tenter de bloquer une vente d’armes à Israël d’un montant de 735 millions de dollars, une initiative qui suit celle d’autres élus de l’aile gauche du parti démocrate, mais qui a très peu de chances d’aboutir.  

« À un moment où des bombes fabriquées aux États-Unis dévastent Gaza, et tuent des femmes et des enfants, nous ne pouvons tout simplement pas laisser une autre énorme vente d’armes se dérouler sans même avoir un débat au Congrès », a écrit le sénateur indépendant.

Cette figure de la gauche américaine a le pouvoir de soumettre cette résolution à un vote même sans l’accord du chef de la majorité démocrate, Chuck Schumer. Il semble toutefois très peu probable qu’elle puisse recueillir les 51 voix nécessaires à son passage, puisque beaucoup de démocrates ne soutiennent pas cette mesure.  

Le Congrès a été officiellement informé le 5 mai d’une vente d’armes destinée au ministère israélien de la Défense d’un montant de 735 millions de dollars. Selon les règles parlementaires, les élus ont jusqu’à ce jeudi pour présenter une résolution s’y opposant, et l’approuver.  

Mais les défenseurs de la résolution affirment qu’un vote pourrait être organisé même après cette date.  

Mercredi, des élus de l’aile gauche des démocrates, menés par la jeune parlementaire Alexandria Ocasio-Cortez, avaient présenté une résolution similaire à la Chambre des représentants.  

« Alors que de nombreuses voix, y compris celle du président (américain) Biden, soutiennent un cessez-le-feu, nous ne devrions pas envoyer des armements “d’attaque directe” au premier ministre (israélien) Nétanyahou pour prolonger la violence », a-t-elle écrit.  

Malgré la majorité démocrate à la Chambre, ce texte a là aussi très peu de chances de passer. Les chefs du groupe parlementaire n’ont même pas fixé de date pour un vote.

Une grande majorité des Américains juifs se disent démocrates et le parti a traditionnellement soutenu Israël, hormis quelques rares voix critiques.

L’embrasement entre Israël et les Palestiniens a toutefois réveillé de nouvelles critiques envers l’État hébreu chez les démocrates modérés.  

Joe Biden a durci le ton mercredi avec Benyamin Nétanyahou, appelant à une désescalade « aujourd’hui » en vue d’un cessez-le-feu.

L’escalade militaire entre Israël et le Hamas a fait au moins 239 morts en dix jours, majoritairement des Palestiniens.