(Washington) Les républicains ont demandé jeudi au président américain Joe Biden de stopper les négociations en cours pour ressusciter l’accord sur le nucléaire iranien, en invoquant un lien entre l’Iran et les tirs de roquettes du Hamas contre Israël.

« Étant donné les attaques contre Israël menées par le Hamas, allié de l’Iran, j’ai demandé aujourd’hui au président de mettre immédiatement un terme aux négociations avec l’Iran », a déclaré sur Twitter le sénateur Marco Rubio.

« Pourquoi envisageons-nous de lever des sanctions pour un régime dont l’objectif affiché est la destruction de l’État hébreu ? », a-t-il demandé.

Il a adressé au président Biden une lettre cosignée par la quasi-totalité des sénateurs républicains réclamant que Washington « ne fasse rien pour enrichir les ennemis d’Israël ».

L’ex-secrétaire d’État de Donald Trump, Mike Pompeo, a aussi fait le lien entre les pourparlers en cours et l’embrasement en Israël et dans les Territoires palestiniens.

Selon lui, le chef du Hamas a lui-même « dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas : l’Iran lui fournit l’argent et les armes qu’il utilise pour attaquer Israël ». « Et l’équipe de Biden chargée de l’apaisement est à Vienne pour donner à l’Iran des milliards de dollars et une voie pour se doter de l’arme nucléaire. C’est dangereux », a-t-il protesté sur Twitter.

Donald Trump et Mike Pompeo avaient claqué la porte en 2018 de l’accord international censé empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique, jugé insuffisant, et avaient multiplié les sanctions contre la République islamique.

Joe Biden veut revenir dans l’accord et a engagé en avril des négociations indirectes à Vienne avec les Iraniens pour déterminer quelles sanctions Washington doit lever en échange d’un retour iranien dans les clous de ses propres engagements.

Alors que les négociations se poursuivent, le conflit israélo-palestinien vient compliquer la donne, d’autant que l’État hébreu est aussi farouchement hostile à l’accord sur le nucléaire iranien.

Interrogé sur un rôle de Téhéran derrière les tirs de roquette du mouvement islamiste palestinien Hamas, un haut responsable américain s’est montré très prudent.

« Ce que nous savons, bien sûr, c’est que l’Iran fournit depuis longtemps des ressources, notamment des armes et des équipements, à ses alliés et à des groupes terroristes dans la région. Mais je ne vais pas m’aventurer au sujet de ce à quoi nous assistons actuellement ou d’un quelconque rôle iranien là-dedans », a-t-il dit sous couvert de l’anonymat.

L’administration Biden a déjà fait savoir qu’elle ne lèverait pas toutes les sanctions contre l’Iran liées aux accusations de terrorisme.