(Washington) Le président américain Joe Biden a affirmé mercredi soir que les États-Unis vivront une période de renouveau grâce à des programmes fédéraux qui permettront d’étendre les filets sociaux et de mener une reprise économique post-pandémie d’une ampleur qui n’a pas été vue depuis des décennies.

Dans sa première adresse au Congrès américain, marquant ses 100 premiers jours au pouvoir, le président Biden a déclaré que les États-Unis « transforment le péril en possibilité ».

« L’Amérique va de nouveau de l’avant », a-t-il déclaré.

Au cours de ses 100 premiers jours, les objectifs de vaccination ont été dépassés — plus de 220 millions de doses contre la COVID-19 — et 1,3 million de nouveaux emplois ont été créés, a notamment souligné le président démocrate.

M. Biden a dit aux Américains que sa proposition d’infrastructure aiderait « des millions de personnes à retrouver leur emploi et leur carrière ». M. Biden met l’accent sur le rôle des cols bleus en décrivant le plan, affirmant que cela créera des emplois dans tous les domaines, de la modernisation des routes, des ponts et des autoroutes américaines au remplacement des conduites de plomb du pays.

M. Biden a soutenu que son plan offrirait des opportunités aux ingénieurs, aux ouvriers du bâtiment, aux électriciens et aux agriculteurs. Il a promis que le plan créerait « des emplois sur lesquels les Américains peuvent fonder leur famille ».

Cet appel aux cols bleus a façonné toute la carrière politique de M. Biden. Il a fait un appel aux électeurs blancs modérés et ruraux en tant que pièce maîtresse de sa campagne 2020.

M. Biden a réitéré que le programme d’emplois serait guidé par un grand principe, celui de « Buy American ».

M. Biden dit qu’il a hérité d’une nation en crise et qu’il peut maintenant signaler que « l’Amérique est à nouveau en mouvement ».

Joe Biden a utilisé son premier discours devant la session commune du Congrès pour promouvoir un investissement de 1800 milliards pour les enfants, les familles et l’éducation qui transformerait fondamentalement le rôle joué par le gouvernement dans la vie américaine.

M. Biden a fait valoir ses arguments, mercredi soir, devant un nombre restreint d’élus en raison des mesures de santé publique relatives au coronavirus. Le discours a eu lieu dans un Capitole toujours entouré de clôtures depuis les émeutes de janvier contre son élection.

Dans ce rituel télévisé à l’échelle nationale d’un président debout devant le Congrès, M. Biden a présenté une proposition ambitieuse pour une maternelle universelle, deux ans de collège communautaire gratuit, 225 milliards pour la garde d’enfants et des paiements mensuels d’au moins 250 $ aux parents. Ses idées ciblent les faiblesses qui ont été découvertes par la pandémie, et il fait valoir que la croissance économique serait mieux servie par la taxation des riches pour aider la classe moyenne et les plus démunis.

M. Biden a offert également une mise à jour sur les progrès du combat contre la COVID-19, avec des centaines de millions de personnes vaccinées et des chèques délivrés pour aider à compenser la dévastation causée par un virus qui a tué plus de 573 000 personnes aux États-Unis. Il a fait aussi valoir son plan d’infrastructure de 2300 milliards, un chiffre stupéfiant qui doit être financé par une hausse de l’impôt sur les sociétés.

Saisissant une occasion née d’une calamité, M. Biden a adopté un virage progressiste important. Mais il sera obligé d’enfiler l’aiguille entre les républicains qui crient à l’interventionnisme du gouvernement et certains démocrates qui craignent que les mesures n’aillent pas assez loin.

La stratégie du président démocrate est d’éviter la polarisation et de faire son appel directement aux électeurs. Son discours à heure de grande écoute souligne un trio de promesses de campagne centrales : gérer la pandémie mortelle, faire baisser la tension à Washington et restaurer la confiance dans le gouvernement en tant que force efficace pour le bien.

« C’est un démocrate de grand gouvernement, et il n’a pas du tout hésité à proposer de grandes initiatives en réponse à une crise nationale », a souligné Julian Zelizer, historien de la présidence à l’Université de Princeton.

Aucun politicien américain n’est plus familier avec le discours présidentiel au Congrès que M. Biden. Il a passé trois décennies dans la salle en tant que sénateur et huit ans en tant que vice-président assis derrière le président Barack Obama lors du discours annuel.

Mais la scène de cette année avait un aspect historique : pour la première fois, une vice-présidente, Kamala Harris, était assise derrière le président. Et elle était assise à côté d’une autre femme, la présidente de la Chambre, Nancy Pelosi.

Après avoir salué « Madame la Présidente de la Chambre » et Madame la Vice-présidente », M. Biden a déclaré : « Aucun président n’avait prononcé ces mots avant aujourd’hui, et il était plus que temps. »