(Washington) Les personnes qui seront « complètement vaccinées » contre la COVID-19 n’ont pas à porter de masque quand elles se rencontrent, annoncent de nouvelles directives des autorités de santé publique américaines. Mais si elles visitent quelqu’un qui n’est pas vacciné et qui est vulnérable, rien ne doit changer.

La vaccination rapide aux États-Unis, où une proportion six fois plus grande de la population qu’au Canada a reçu deux doses de vaccin, permet de constater que « les gens qui sont vaccinés sont moins susceptibles d’avoir une infection asymptomatique et potentiellement moins susceptibles de transmettre à d’autres le SARS-CoV-2 », le coronavirus responsable de la COVID-19, a indiqué en conférence de presse, lundi à la Maison-Blanche, Rochelle Walensky, directrice des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC). Les CDC considèrent qu’il faut attendre deux semaines après la deuxième dose pour que l’on soit considéré comme complètement vacciné.

Ça veut dire qu’avec une vaccination complète, on peut, dans certains cas, revenir à un monde pré-COVID-19.

Cédric Yansouni, microbiologiste-infectiologue au Centre universitaire de santé McGill (CUSM)

Comme le Québec a choisi de retarder la deuxième dose pour accélérer la vaccination à une dose, peut-on espérer des allègements après une dose ? « Les vaccins à une dose semblent être efficaces pour une période d’au moins trois ou quatre mois, dit le DYansouni. Mais l’idée d’alléger n’est pas vraiment envisageable avant qu’une proportion significative de la population ait reçu au moins une dose. Je ne crois pas que la question va se poser dans les deux ou trois mois à venir. Il faut aussi prendre en compte la possibilité de dissémination de variants qui pourraient être moins résistants aux vaccins actuels. Dès que 25 % d’une population est protégée, il y a une pression de sélection qui favoriserait les variants moins susceptibles aux vaccins. Alors il y a une course contre la montre. »

Salles à manger des résidences

Aux États-Unis, beaucoup de résidences pour personnes âgées ont repris les repas et activités de groupe. L’Association américaine des retraités (AARP) a demandé, à la fin de février, aux autorités fédérales de permettre les visites sans restriction dans les résidences où tout le monde a reçu deux doses de vaccin. La Fédération de l’âge d’or du Québec (FADOQ), elle, se fie à la Santé publique. « La reprise des activités et des repas de groupe a des impacts considérables sur les locataires », a indiqué Guillaume Rivest, conseiller en communication à la FADOQ.

Le Réseau FADOQ milite en faveur du vieillissement actif. Cette reprise peut être souhaitable si la Santé publique l’approuve et qu’elle ne menace pas d’autres résidants.

Guillaume Rivest, conseiller en communication à la FADOQ

La Dre Walensky, des CDC, a déclaré en conférence de presse que le port du masque n’est pas nécessaire si des gens complètement vaccinés visitent des gens non vaccinés, pourvu qu’il s’agisse d’un seul foyer. Si plusieurs foyers non vaccinés se rencontrent, le masque est de rigueur. Elle a aussi précisé que si une personne complètement vaccinée entre en contact avec une personne infectée, elle n’a pas besoin de faire de quarantaine. Les CDC ne recommandent toutefois pas aux personnes complètement vaccinées de voyager d’un État à l’autre, pour éviter de stimuler la circulation des variants dans les foules des aéroports. Cela a suscité des questions de journalistes, parce que beaucoup d’Américains habitent loin de leur famille.

« Même si les vaccins sont très efficaces, le risque de transmission du virus par une personne vaccinée n’est certainement pas réduit à zéro, dit le DYansouni. Il est probablement réduit des deux tiers. Dans un contexte de circulation des variants, ça demeure problématique. »

La vaccination en chiffres

1,5 % de la population canadienne a reçu deux doses de vaccin contre la COVID-19

9,6 % de la population américaine a reçu deux doses de vaccin contre la COVID-19

16 % de la population de l’Alaska a reçu deux doses de vaccin contre la COVID-19 (maximum américain)

Source : Université Johns Hopkins