(Los Angeles) La Californie est désormais l’État américain déplorant le plus grand nombre de morts de la COVID-19, mais l’approvisionnement en vaccins n’est pas toujours à la hauteur de ce triste record : faute de doses en nombre suffisant, cinq sites de vaccination vont temporairement fermer à Los Angeles, dont l’emblématique stade des Dodgers.

« Nous vaccinons les gens plus vite que les flacons n’arrivent », a lancé mercredi soir le maire de la ville, Eric Garcetti, exprimant son inquiétude sur des approvisionnements « inégaux, imprévisibles et trop souvent inéquitables ».

Selon lui, Los Angeles n’a reçu cette semaine que 16 000 doses de vaccin, alors qu’en moyenne un peu plus de 13 000 y sont administrées chaque jour. À ce jour, Los Angeles a distribué un peu plus de 293 000 doses de vaccins, pour quelque 4 millions d’habitants intra-muros.

Conséquence de ces difficultés, les vaccins destinés aux premières injections devraient être épuisés d’ici jeudi soir et la municipalité va devoir fermer temporairement cinq sites durant plusieurs jours. Ces sites, dont le légendaire stade de l’équipe de base-ball des Dodgers, l’un des plus grands centres de vaccination des États-Unis, ne devraient pas pouvoir rouvrir avant mardi ou mercredi.

Les centres opérés par le comté de Los Angeles resteront quant à eux ouverts, mais ils sont aussi touchés par la pénurie. La plupart des rendez-vous seront réservés aux personnes devant recevoir la seconde dose du vaccin.

Jusqu’à présent, seules les professions liées au secteur médical ainsi que les résidents des maisons de retraite et les habitants de plus de 65 ans peuvent bénéficier du vaccin dans le comté.  

Mais les autorités sanitaires ont annoncé qu’elles espéraient pouvoir étendre d’ici deux à trois semaines la vaccination à d’autres professions jugées « essentielles », parmi lesquelles les enseignants. La plupart des établissements scolaires sont fermés depuis onze mois à Los Angeles en raison de la pandémie et la pression des responsables politiques et de la population pour une réouverture des écoles s’accentue.

Le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, a beau marteler que la vaccination des professeurs n’est pas un préalable, les intéressés et leurs syndicats campent sur leurs positions.

La Californie est devenue cette semaine l’État américain le plus endeuillé par la pandémie, passant devant New York avec au moins 45 000 morts.

Dans ce contexte, les priorités pour l’accès au vaccin font grincer les dents d’une partie de la population. Alors que de nombreuses personnes âgées, policiers et membres des secours sont encore sur liste d’attente, des vendeurs employés par des boutiques vendant du cannabis ont déjà pu être vaccinés.

En Californie, le cannabis est non seulement légal, mais considéré comme un « médicament » et les personnes travaillant dans les « dispensaires » de cannabis bénéficient à ce titre du statut de « travailleur médical » pour l’accès au vaccin.