(New York) Organisations syndicales, petits et grands patrons, fédérations professionnelles : un nombre croissant de représentants du monde du travail appelle à la destitution immédiate du président Donald Trump suite à l’attaque violente de certains de ses partisans contre le Congrès.  

Le locataire de la Maison-Blanche « est un affront pour tout membre du syndicat et un danger clair et présent pour notre nation et notre république », a ainsi affirmé vendredi l’organisation syndicale AFL-CIO qui représente 12,5 millions de travailleurs.

Appel à la destitution

« Il devrait démissionner ou être démis de ses fonctions immédiatement, que ce soit par destitution ou par le 25e amendement à la Constitution américaine », qui permet de transférer les pouvoirs exécutifs en cas d’incapacité temporaire du président, est-il ajouté dans un communiqué.

De nombreux grands patrons ou responsables du monde du travail ont déjà condamné fermement l’irruption de partisans de Donald Trump au Congrès pendant une séance extraordinaire visant à certifier la victoire de Joe Biden.  

Ils se sont en général abstenus de nommer directement Donald Trump.

Mais certains vont désormais plus loin, y compris parmi les plus fidèles alliés de l’homme d’affaires républicain.  

L’investisseur milliardaire Nelson Peltz, co-dirigeant de la société d’investissement Trian Partners, s’est ainsi excusé jeudi sur la chaîne CNBC d’avoir voté pour lui en novembre.  

Un legs « réduit à néant »

Tous les aspects positifs de la politique de Donald Trump « ont été réduits à néant » par les accusations infondées de fraude électorale émises ces dernières semaines et les évènements de mercredi, a-t-il estimé.  

L’association nationale des fabricants avait dès mercredi évoqué la possibilité que le vice-président Mike Pence invoque le 25e amendement « pour préserver la démocratie ».  

L’entreprise Ben & Jerry’s, connue pour ses crèmes glacées, mais aussi pour ses prises de position affirmées, a pour sa part comparé jeudi les évènements de mercredi à « une émeute à la gloire de la suprématie blanche ».

« Démission, procédure de destitution, 25e amendement… pas un jour de plus », en a conclu l’entreprise sur Twitter.  

Des petites structures réagissent également, à l’instar du cabinet d’avocats Crowell & Moring qui dans une lettre a appelé les responsables politiques à invoquer le 25e amendement et tous les juristes travaillant dans le public ou le privé à soutenir cet appel.

Certains étaient circonspects face à ces réactions.

Barry Diller, le président du conseil d’administration de la société IAC qui gère plusieurs sites internet,  a ainsi estimé que l’invocation du 25e amendement était « futile ».  

« Il ne reste plus que douze jours », a-t-il déclaré sur CNBC. « Laissez le partir. »