(New York) Nouvelle étape dans la bataille judiciaire engagée par Donald Trump pour empêcher un procureur new-yorkais d’accéder à ses déclarations de revenus : ses avocats ont demandé mardi à la Cour suprême américaine de bloquer la communication de ces documents, au motif qu’elle causerait « des torts irréparables » au président.

Ce nouveau recours était attendu, depuis que la cour d’appel fédérale de Manhattan avait, mercredi dernier, débouté le président américain, qui refuse depuis des mois que son cabinet comptable, Mazars, fournisse les huit ans de déclarations d’impôts (2011-2018) que lui réclame le procureur Cyrus Vance.

Le recours déposé mardi est une action en référé, les avocats du président demandant un blocage « en urgence », en attendant un appel sur le fond devant la Cour suprême qu’ils disent préparer.

Ce dossier, véritable saga judiciaire, avait déjà fait l’objet d’une première décision de la Cour suprême en juillet, qui avait jugé que le procureur new-yorkais, un démocrate, était en droit de réclamer les archives comptables du président républicain.  

Mais les avocats de Donald Trump avaient contre-attaqué, estimant la requête « trop large » au regard de l’enquête du procureur.  

Mardi, dans leur recours auprès de la Cour suprême, les avocats Jay Sekulow et William Consovoy affirment que communiquer ces déclarations maintenant causerait « un tort irréparable au président » car « on ne pourra jamais revenir au statu quo une fois leur confidentialité détruite ».

Même si ces documents sont destinés à un « grand jury » tenu au secret, « le procureur dispose de moyens légaux pour rendre public ces documents », alors même que « ces déclarations génèrent depuis longtemps un intense intérêt politique », soulignent ces avocats.  

Intérêt d’autant plus fort que la présidentielle du 3 novembre approche. Le New York Times a commencé à publier fin septembre une grande enquête reposant sur des documents fiscaux du président : les premiers articles montrent que le président, bien que milliardaire, n’a payé que 750 dollars d’impôts fédéraux respectivement en 2016 et 2017.

Le quotidien a aussi assuré que Donald Trump n’avait payé aucun impôt fédéral lors de 10 des 15 années précédentes.  

Le président a qualifié ces conclusions d’« informations bidon » et assuré avoir payé « des millions de dollars » d’impôts.

Contrairement à ses prédecesseurs depuis les années 1970, Donald Trump a toujours refusé de publier ses déclarations d’impôts, alimentant les spéculations sur l’ampleur de sa fortune ou de potentiels conflits d’intérêts.