(Washington) Un juge fédéral de San Francisco a ordonné la suspension temporaire de certaines restrictions de visas imposées par l’administration Trump aux travailleurs étrangers et qui avaient été attaquées en justice pas quatre organisations professionnelles, a-t-on appris jeudi auprès de ces organisations.

Dans sa décision, le juge estime que Donald Trump a outrepassé son autorité en publiant cette interdiction, précise le Wall Street Journal, qui a révélé l’information.

« La délégation d’autorité donnée par le Congrès pour l’immigration […] ne donne pas au président une autorité illimitée pour définir la politique intérieure concernant l’emploi d’étrangers non immigrants », a écrit le juge Jeffrey White dans sa décision, citée par le quotidien économique.

Quatre organisations professionnelles représentant notamment les entreprises de la Silicon Valley sont à l’origine de la plainte : National Association of Manufacturers, U. S. Chamber of Commerce, National Retail Federation et TechNet.

La décision du juge s’applique uniquement aux « centaines de milliers » d’entreprises représentées par ces quatre organisations, souligne le Wall Street Journal.

« Nous sommes reconnaissants que le tribunal ait reconnu le préjudice réel et immédiat que ces restrictions ont causé aux entreprises et ait mis fin à cette politique malavisée jusqu’à ce que le tribunal puisse pleinement examiner la question », a indiqué dans un communiqué transmis à l’AFP Linda Kelly, vice-présidente de la National Association of Manufacturers.

« Cette décision contre la mise en œuvre de ces restrictions radicales à l’immigration légale est une grande victoire pour les entreprises américaines et l’économie de notre pays », a commenté Jon Baselice, directeur exécutif de la politique d’immigration de la Chambre de commerce des États-Unis, dans un communiqué.

« Toute politique ou ordre qui entrave la capacité des entreprises américaines à trouver des travailleurs hautement qualifiés ne fait que nuire à notre reprise économique en ce moment critique », a également souligné la présidente de TechNet, Linda Moore.

Donald Trump avait annoncé en juin le gel des cartes vertes et de certains visas de travail jusqu’en 2021, en particulier dans les nouvelles technologies, au nom de la lutte contre le chômage.

Notamment concerné, le visa H-1B, qui est très utilisé dans le secteur des hautes technologies et est octroyé chaque année à 85 000 personnes.

Or, la Silicon Valley, berceau de start-up devenues des leaders planétaires, dépend lourdement des immigrants qualifiés pour répondre à la forte demande en ingénieurs, spécialistes des données, développeurs informatiques, etc.