(Los Angeles) Un tribunal de Las Vegas a validé mercredi un accord à l’amiable conclu entre le groupe d’hôtellerie et de casinos MGM Resorts et les proches de victimes et des survivants de la fusillade du 1er octobre 2017, qui avait fait 58 morts dans cette ville.

L’entreprise avait été assignée en justice par plus de 2000 personnes, car le tireur, Stephen Paddock, avait fait feu depuis une fenêtre de l’hôtel Mandalay Bay, propriété du groupe hôtelier.  

Il avait pris pour cible le public d’un concert de musique country organisé sur un terrain jouxtant l’hôtel, tirant plus d’un millier de cartouches avant de se suicider. Cinquante-huit personnes avaient été tuées et plus de 800 autres blessées dans la fusillade la plus meurtrière de l’histoire récente des États-Unis.

MGM avait annoncé en octobre 2019 avoir trouvé un accord à l’amiable qui devait encore obtenir le feu vert d’un tribunal de Las Vegas. Dans sa décision, consultée par l’AFP, la juge Linda Bell note que le montant proposé par MGM va au-delà de la garantie des assurances (751 millions de dollars) et estime donc que la transaction a été « de bonne foi ».

L’accord devrait permettre à MGM Resorts de mettre un terme à la majorité des actions intentées en justice par des survivants ou des proches de victimes. Ceux qui accepteront l’indemnisation dans le cadre de la convention s’engageront en effet à abandonner toute poursuite contre l’hôtelier.

Mais le jugement de mercredi souligne que la transaction a fait la « quasi unanimité » parmi les plaignants potentiels et relève « le travail extraordinaire accompli par les conseils dans cette affaire pour obtenir le plus gros montant possible pour les plaignants […] malgré des circonstances incroyablement difficiles et uniques ».

Un geste inexpliqué

« Nous nous félicitons que la décision permette aux familles, aux victimes et à la population de faire un pas de plus pour tourner la page. Il est particulièrement significatif que la décision intervienne à la veille du troisième anniversaire de l’incident, un moment de grande tristesse et de recueillement », a réagi de son côté MGM Resorts dans un communiqué à l’AFP.

Ce soir du 1er octobre 2017,  Stephen Paddock, comptable à la retraite américain de 64 ans, s’était retranché au 32e étage de l’hôtel Mandalay Bay avec un véritable arsenal, 24 armes à feu, qu’il semble avoir patiemment accumulées.

Depuis sa suite, il avait ouvert le feu sur les 22 000 spectateurs d’un concert en plein air de musique country en contrebas, vidant ses chargeurs pendant une dizaine de minutes avant de se suicider après l’arrivée de la police.

La tragédie avait créé un choc parmi la population et ravivé le débat sur la régulation des armes à feu aux États-Unis. Mais le pays n’a connu depuis que très peu d’avancées au niveau fédéral.

Trois ans plus tard, les motivations du tireur restent un mystère. Il n’a laissé aucun message derrière lui et ni sa famille ni sa fiancée n’ont été en mesure d’élucider son geste, qu’il semble avoir préparé de longue date.

Le groupe terroriste État islamique (EI) avait revendiqué la fusillade, mais la thèse a rapidement été réfutée par la police.