(Washington) Le procureur général américain a été vivement critiqué jeudi pour avoir qualifié les mesures de confinement prises par certains élus au « pire empiétement sur les libertés » individuelles de toute l’histoire des États-Unis à l’exception « de l’esclavage ».

Bill Barr, un des plus solides défenseurs du président Donald Trump, a reproché mercredi soir aux gouverneurs de certains États, majoritairement démocrates, d’avoir adopté des mesures de confinement pour tenter de contenir la pandémie de nouveau coronavirus.

« Décréter un confinement national, prendre des mesures de quarantaine, c’est comme une assignation à résidence », a-t-il lancé lors d’une intervention dans une université conservatrice.  

« À part l’esclavage qui était une autre sorte de contrainte, c’est le pire empiétement sur les libertés civiques de l’Histoire américaine », a-t-il ajouté lors d’échanges avec la salle, filmés et publiés sur l’internet.

Un élu noir de la Chambre des représentants, James Clyburn, a jugé sur CNN que ces propos étaient les « plus ridicules et les plus déconnectés de la réalité » qu’il ait jamais entendus.

« C’est incroyable que le garant du respect du Droit dans ce pays fasse un lien entre l’asservissement d’humains et les conseils d’experts pour sauver des vies », a-t-il encore taclé. « L’esclavage ne sauvait pas des vies, il les dévaluait. »

Les États-Unis sont le pays le plus touché par la pandémie et s’apprêtent à franchir le seuil dramatique de 200 000 morts, avec une surreprésentation des Afro-Américains parmi les victimes.

Le président Trump, qui espère décrocher un second mandat le 3 novembre, a longtemps minimisé l’ampleur de la crise et manifesté son scepticisme envers des mesures de confinement qui, selon lui, infligent un trop lourd tribut à l’économie américaine.

De nombreux États dirigés par des républicains, notamment dans le Sud, ont levé ces mesures rapidement au printemps, avant d’être contraints d’y revenir dans une moindre mesure face à une recrudescence des cas.