(Washington) Kamala Harris, la colistière du candidat démocrate Joe Biden, a accusé dimanche le président Donald Trump de vivre dans une « réalité différente », en raison de ses propos niant la réalité du racisme institutionnel aux États-Unis.

Le milliardaire républicain et son ministre de la Justice « passent tout leur temps dans une réalité différente », a accusé la sénatrice de Californie, une femme métisse, d’origine jamaïcaine et indienne.

« Il y a bien deux systèmes judiciaires différents », pour les Noirs et pour les Blancs, a appuyé Kamala Harris, elle-même accusée par une partie de ses critiques d’avoir été particulièrement sévère contre les minorités lorsqu’elle était procureure en Californie dans les années 2000.

Il y a aux États-Unis « des inégalités raciales et un système qui a participé au racisme, en termes d’application des lois », a-t-elle ajouté.    

« Cela ne nous fait pas du bien de le nier. Il faut en parler. Soyons honnête ».

Mme Harris s’exprimait deux jours après l’annonce par la Maison-Blanche que Donald Trump mettait fin aux formations contre le racisme dispensées dans l’administration fédérale américaine, au motif qu’il s’agirait d’une « propagande clivante et anti-américaine ».

Lors d’une visite dans le Wisconsin cette semaine, un État en proie à des tensions raciales depuis qu’une apparente bavure policière a paralysé un jeune homme noir, Donald Trump a refusé de parler de racisme, alors qu’il était interpellé par un journaliste.

« Vous n’arrêtez pas de revenir au sujet opposé. Il faudrait parler des violences », qui ont parfois émaillé les récentes et nombreuses manifestations anti-racisme aux États-Unis, a-t-il répondu.  

Interviewé dans la semaine, le ministre de la Justice William Barr avait pour sa part assuré que la justice était la même pour tout le monde aux États-Unis. « Je pense que l’on doit faire attention quand l’on brandit cette idée de racisme », a-t-il déclaré, ajoutant que le racisme n’était « pas aussi commun que les gens le disent ».