(Washington) Un djihadiste américain rapatrié aux États-Unis a plaidé coupable de soutien à un groupe terroriste, a annoncé mercredi le gouvernement de Donald Trump, en demandant à nouveau à ses alliés européens de juger sur leur sol leurs ressortissants ayant lutté avec le groupe État islamique (EI).

Omer Kuzu, originaire de Dallas, au Texas, a passé cinq ans en Syrie, où il a servi comme agent de communication au service de l’EI, selon un communiqué du département de la Justice.  

Il avait été arrêté, avec environ 1500 autres combattants, en mars 2019 par les Forces démocratiques syriennes (FDS), l’alliance de combattants kurdes et arabes soutenue par Washington qui a mené la lutte contre l’EI. Remis à la police fédérale américaine, il avait ensuite été rapatrié dans son pays.

Inculpé par un grand jury, il a accepté une procédure de plaider-coupable. Sa peine sera prononcée le 22 janvier. Il encourt un maximum de 20 ans de détention.

« Le département de la Justice reste déterminé à juger ceux qui ont quitté le pays pour rallier l’EI », a déclaré John Demers, un haut responsable des dossiers de sécurité nationale, cité dans le communiqué.  

« Nous espérons que les autres pays du monde, dont nos alliés européens, prendront aussi leurs responsabilités en ce qui concerne leurs ressortissants partis rejoindre l’EI », a-t-il ajouté.

Le sort des anciens combattants djihadistes étrangers, dont plusieurs milliers sont détenus en Syrie et en Irak, divise les États-Unis et l’Europe, si bien qu’un projet de résolution sur la question a échoué lundi à l’ONU.

Le texte, présenté par l’Indonésie, encourageait les membres de l’ONU à réinsérer dans leur société les ex-combattants étrangers, une fois leur éventuelle peine de prison accomplie, et à apporter une aide particulière à leurs femmes et enfants. Les États-Unis y ont mis leur veto parce qu’il ne mentionnait pas leur rapatriement.

Washington défend depuis longtemps la nécessité de reprendre dans leur pays d’origine les combattants étrangers djihadistes détenus en Syrie et en Irak. Les Européens, mais aussi des pays arabes, sont contre cette politique, préférant qu’ils soient jugés et purgent leur peine dans le pays où ils ont commis leurs crimes.  

En Europe, plusieurs pays, comme la France ou la Belgique, ont adopté une politique du « cas par cas » pour rapatrier des enfants (voire leur mère) de djihadistes détenus au Moyen-Orient.