(Washington) Le patron de la poste américaine a réfuté vendredi les accusations de sabotage de ce service public, l’opposition démocrate lui reprochant de mener des réformes au profit du président Donald Trump, qui crie à la fraude en cas de vote généralisé par correspondance pour la présidentielle.

Ces accusations sont « scandaleuses », a dit Louis DeJoy, interrogé par la commission de la sécurité intérieure du Sénat.

« Je veux assurer à ce comité et au public américain que le service postal est pleinement capable et engagé pour livrer le courrier électoral du pays en toute sécurité et à temps », a-t-il souligné.

Louis DeJoy a assuré que les suppressions de boîtes à lettres dans les rues étaient prévues avant même son arrivée en mai.

Il a également nié que le traitement du courrier ait ralenti, assurant que les changements qu’il avait mis en place pourraient permettre d’économiser jusqu’à 1 milliard de dollars et d’améliorer les délais de livraison.

Louis DeJoy, qui dirige l’USPS depuis le printemps, est un proche de Donald Trump, et un important donateur de sa campagne présidentielle.

Il mène depuis son arrivée des réformes censées redresser la trajectoire financière du service public lourdement déficitaire. Cela a eu pour effet de ralentir le courrier, avait expliqué un responsable syndical à l’AFP.

Or, le vote par correspondance doit être largement utilisé pour l’élection présidentielle du 3 novembre, afin de réduire les risques liés à la COVID-19.

L’USPS avait ainsi prévenu qu’elle ne pouvait garantir que tous les bulletins de vote envoyés par courrier arriveraient à temps. Ceux-ci ne pourraient alors pas être pris en compte.

L’opposition démocrate y voit la main de Donald Trump, candidat à sa réélection, pour empêcher le vote par correspondance, qu’il soupçonne d’être favorable à son adversaire démocrate Joe Biden.

Face aux critiques, Louis DeJoy avait annoncé mardi que les réformes seraient suspendues jusqu’à l’élection présidentielle.

Mais pour les démocrates, ces mesures ne vont pas assez loin. La présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi a rappelé les élus depuis leur trêve estivale, et une aide pourrait être votée samedi.

Ils entendront à leur tour Louis DeJoy lundi.

Cet ancien responsable d’entreprises de logistique en Caroline du Nord a donné 1,2 million de dollars à la campagne de Donald Trump et près de 1,3 million au parti républicain depuis 2016, selon le New York Times.