(Washington) Les États-Unis ont annoncé jeudi de nouvelles sanctions contre plusieurs rouages politiques, militaires et financiers du pouvoir de Bachar al-Assad en Syrie, dans le cadre de la mise en œuvre de la « loi César » visant à priver le régime de ressources.

Ces sanctions visent tout d’abord Yasser Ibrahim, présenté comme « l’homme de main » du président syrien, a annoncé le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo dans un communiqué, lui reprochant d’avoir « fait barrage à une solution politique au conflit » qui ravage le pays depuis 2011.

« En utilisant son réseau au Moyen-Orient et au-delà, Ibrahim conclut des accords corrompus pour enrichir Assad, pendant que les Syriens meurent du manque de nourriture et de médicaments », a-t-il accusé.

Ces mesures gèlent les éventuels avoirs des personnes concernées aux États-Unis, barrent leur accès au système financier américain et/ou leur interdisent l’entrée sur le territoire américain.  

Elles concernent également Luna al-Chibl, conseillère en communication du président, et Mohamad Amar Saati, haut responsable du Parti Baas au pouvoir « à la tête d’une organisation facilitant l’entrée d’étudiants universitaires dans des milices soutenues par Assad ».

Enfin, plusieurs unités et chefs militaires sont inscrits à la longue liste noire américaine, « pour leurs efforts afin d’empêcher un cessez-le-feu ».

Mike Pompeo assure que ces sanctions ont été décidées « en mémoire des victimes de la brutalité » de l’attaque à l’arme chimique menée par Damas dans la Ghouta orientale il y a sept ans, « tuant plus de 1400 Syriens ».

« Ces responsables gouvernementaux syriens contribuent activement à l’oppression menée par le régime Assad », a dit le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin dans un autre communiqué.  

« Les États-Unis continueront à faire payer ceux qui facilitent la guerre du régime Assad contre son propre peuple », a-t-il prévenu.

C’est la troisième vague de sanctions depuis l’entrée en vigueur mi-juin de la « loi César », ainsi baptisée en hommage au pseudonyme d’un ex-photographe de la police militaire syrienne qui a fait défection en 2013 en emportant 55 000 images illustrant la brutalité et les abus dans les prisons syriennes.

Son audition, incognito, devant le Congrès américain en 2014 avait été à l’origine de ce texte qui porte son nom et qui aura mis cinq ans à voir le jour.