(New York) Le maire de New York a été hué jeudi par une foule réunie en hommage à George Floyd, lui reprochant de tolérer des interventions policières de plus en plus musclées contre les manifestants qui dénoncent les inégalités raciales.

Lors de la cérémonie dans le quartier de Brooklyn-organisée parallèlement à un hommage à Minneapolis, où George Floyd est mort asphyxié par un policier blanc le 25 mai-le maire a eu beaucoup de mal à faire entendre son discours : la foule de plusieurs milliers de personnes criait « De Blasio Go Home ! » (« De Blasio rentre chez toi ») ou « Vote them out ! » (« Chassez-les du pouvoir »). Le maire est reparti peu après.

Depuis l’imposition d’un couvre-feu dans la capitale économique américaine lundi soir, prolongé pour durer jusqu’à dimanche, la police new-yorkaise a parfois chargé des manifestants qui défiaient l’ordre de rentrer chez soi.  

Mercredi soir, elle a notamment repoussé à la matraque des manifestants pourtant pacifiques à Brooklyn, selon des vidéos diffusées par les réseaux sociaux.

Interrogé jeudi, le maire démocrate, qui avait promis que le couvre-feu était là uniquement pour éviter pillages et heurts et non pour empêcher les manifestations pacifiques, n’a pas dénoncé ces méthodes.  

« Dans le contexte de cette crise, dans le contexte du couvre-feu, il y a un moment où trop c’est trop », a déclaré l’édile, réélu pour quatre ans en novembre 2017.  

Après avoir visité des policiers blessés en matinée, il a assuré que la police avait montré « généralement beaucoup de retenue », tout en indiquant que s’il y avait « des choses à revoir, ce serait fait ».

Maire depuis janvier 2014, M. De Blasio, 59 ans, n’a jamais été très populaire à New York. Sa candidature l’an dernier à l’investiture démocrate avait été tournée en dérision.  

Depuis le début des manifestations, il est critiqué à la fois pour tolérer la brutalité policière, et pour avoir tardé à réprimer les pillages qui ont secoué des quartiers chics de Manhattan dimanche et lundi soir.

Le gouverneur de New York, Andrew Cuomo, aux relations notoirement difficiles avec le maire, a même évoqué mardi la possibilité de le révoquer. S’il a ajouté qu’il ne le ferait pas pour ne pas aggraver la crise, un opposant de M. de Blasio, Eric Ulrich, élu républicain au conseil municipal, a repris l’idée et réclame un vote de défiance à son égard.

Dans ce climat, une pétition lancée l’an dernier sur le site change.org demandant la destitution du maire a pris un nouvel élan, rassemblant jeudi plus de 115 000 signatures.