(New York) Le maire de New York Bill de Blasio a demandé jeudi aux habitants de la ville de se couvrir le visage lorsqu’ils sortent de chez eux, une première dans la ville la plus touchée par le coronavirus aux États-Unis.

« Ça peut être une écharpe, quelque chose que vous avez fabriqué chez vous, un bandana », a expliqué l’édile lors d’un point de presse, mais cela « n’a pas besoin d’être un masque de professionnel ».

Au contraire, a-t-il martelé, « nous ne voulons pas que vous utilisiez les masques dont ont besoin les personnels d’urgence et les soignants », et dont il n’est pas certain qu’ils pourraient être disponibles en quantité suffisante jusqu’à la fin de la pandémie.

New York a enregistré 1562 morts du coronavirus depuis le début de la pandémie, selon des chiffres publiés jeudi en fin de journée par les autorités sanitaires de la ville, et approche des 50 000 cas positifs (49 707).

Le maire a expliqué que la décision de demander aux habitants de se couvrir le visage avait été prise sur la base d’une étude publiée par les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC), autorité de santé nationale aux États-Unis.

Cette étude met en évidence des cas de transmission du virus à Singapour par des personnes asymptomatiques.

L’étude indique que la transmission pourrait notamment intervenir par la seule respiration.

« Il a été montré que la parole et d’autres activités vocales, comme le chant, peuvent générer des particules dans l’air, avec une propension liée au niveau sonore », expliquent les auteurs de l’étude, publiée mercredi.

C’est un revirement pour les autorités, qui ont longtemps indiqué, sur la base des recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et du CDC qu’il n’était pas nécessaire de porter un masque, à moins de présenter des symptômes du coronavirus.  

Lors du point de presse quotidien à la Maison-Blanche, le vice-président Mike Pence a indiqué que le CDC formulerait un avis sur la couverture du visage dans les prochains jours.

Donald Trump, quant à lui, n’a pas clairement donné comme consigne de se protéger le visage, laissant le choix aux Américains.

« Je ne pense pas que ce sera obligatoire », a-t-il dit des recommandations données par certains élus locaux, « parce que certains ne veulent pas. »

« Nous ne voulons pas que les gens se sentent artificiellement protégés », a prévenu le Dr Deborah Birx, en charge de la coordination de la lutte contre le coronavirus à la Maison-Blanche.

« C’est un complément », aux recommandations déjà formulées, à savoir notamment la distanciation sociale et le lavage fréquent des mains, a expliqué la responsable.