(Columbia) L’ancien vice-président américain Joe Biden a largement remporté samedi la primaire de Caroline du Sud, relançant sa campagne et se confirmant comme premier rival du favori Bernie Sanders, arrivé derrière lui dans cette quatrième étape de la course à l’investiture démocrate.  

Après trois résultats décevants dans les États précédents, un Joe Biden triomphant a promis qu’il serait au final le démocrate choisi pour défier Donald Trump à la présidentielle en novembre.

Selon des résultats partiels portant sur plus de la moitié des bureaux de vote, le sénateur indépendant Bernie Sanders, 78 ans, arrivait deuxième (19 %), très loin derrière Joe Biden (50 %).  

Se montrant combatif après avoir été, selon lui, enterré trop vite par les médias, l’ancien bras droit de Barack Obama a déclaré avoir « gagné de loin » en Caroline du Sud, devant des partisans en liesse à Columbia, la capitale de cet État où les Noirs, chez qui il est très populaire, représentent plus de la moitié de l’électorat démocrate.

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Joe Biden prend un égoportrait avec des partisans.

« Vous nous avez propulsés sur la voie pour aller battre Donald Trump », a ajouté le candidat de 77 ans, sous les applaudissements.

La course reste longue jusqu’à l’investiture d’un démocrate pour affronter le républicain Donald Trump. Mais maintenant que la Caroline du Sud a voté, la dynamique va s’emballer avec le « Super Tuesday » de mardi, lorsque 14 États voteront.  

De la pointe nord-est des États-Unis jusqu’à la Californie, les candidats sillonneront le pays ces prochaines 72 heures.  

M. Sanders a félicité M. Biden lors d’une réunion de campagne en Virginie, qui votera le 3 mars, tout en se disant « très fier » de ses trois excellents résultats dans les premiers États.

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Bernie Sanders lors d’un rassemblement à Boston

« On ne peut pas tout gagner », a-t-il lancé avant de tourner rapidement la page : « Et maintenant, nous entrons dans le “Super Tuesday” »

Trump commente

Joe Biden avait bien besoin de cette victoire, après n’être arrivé que quatrième et cinquième, respectivement, dans l’Iowa et le New Hampshire.

Certes il avait grimpé à la deuxième place dans le Nevada, mais il était resté très loin du sénateur indépendant Bernie Sanders, qui l’a clairement remplacé dans le statut de grand favori des primaires démocrates.

Commentant très vite sur Twitter, le président américain a estimé que la réussite de Joe Biden devait signer la fin de la campagne du milliardaire de New York Michael Bloomberg, qui ne figurait pas sur les bulletins de vote en Caroline du Sud. Il entrera en lice lors du « Super Tuesday ».  

« La victoire de Joe Biden l’endormi […] devrait mettre un terme à la campagne risible de Mini Mike Bloomberg », a tweeté Donald Trump, en utilisant les surnoms avec lesquels il désigne ses rivaux.

Revigoré par son résultat et comptant sur le soutien de grandes figures du parti, Joe Biden n’en reste pas moins en position périlleuse à l’approche de l’avalanche de votes de mardi.

Il dispose de bien moins de fonds et d’une organisation de campagne plus clairsemée sur le terrain des 14 États du « Super Tuesday » que ses deux principaux rivaux, Bernie Sanders et Michael Bloomberg.

Sanders inquiète

M. Sanders, socialiste autoproclamé âgé de 78 ans, fait campagne sur un programme très à gauche pour les États-Unis.  

Promettant de « construire une nation fondée sur la justice », Bernie Sanders dénonce sans relâche un Donald Trump « raciste », « sexiste » et « xénophobe ».

Il sera en Californie dimanche, bastion progressiste et poids lourd du « Super Tuesday » qui distribuera le plus grand nombre de délégués nécessaires pour décrocher l’investiture démocrate.  

Son ascension inquiète certains démocrates modérés qui craignent que Bernie Sanders ne puisse pas convaincre les électeurs plus centristes, indispensables selon eux pour battre Donald Trump.

Un argument que le septuagénaire rejette fermement, en brandissant des dizaines de sondages qui le donnent gagnant contre le républicain.

Warren, Buttigieg en queue de peloton

Derrière MM. Sanders et Biden, six autres candidats sont encore en lice pour l’investiture démocrate, dont plusieurs joueront leur survie lors du « Super Tuesday »

En Caroline du Sud, le milliardaire Tom Steyer, 62 ans, arrivait en troisième position selon les résultats provisoires, grâce à une intense campagne qui lui a coûté plus de 20 millions de dollars.

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Tom Steyer

Après ses bons résultats dans l’Iowa et le New Hampshire mais un score plus décevant dans le Nevada, l’ex-maire de South Bend Pete Buttigieg, 38 ans, n’arrivait que loin derrière, en quatrième place.

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Pete Buttigieg

Ceci indiquait qu’il n’était pas parvenu à faire de bons scores auprès des minorités, un électorat pourtant crucial pour tout démocrate voulant remporter la Maison-Blanche.

La sénatrice progressiste Elizabeth Warren, 70 ans, qui avait un temps fait figure de favorite a encore déçu en arrivant cinquième.