(Washington) L’Américain Dylann Roof, auteur d’une tuerie raciste qui avait choqué le monde, a fait appel de sa condamnation à la peine de mort pour le meurtre de neuf paroissiens noirs dans une église de Caroline du Sud en 2015. Ses avocats vont plaider la non-responsabilité criminelle pour cause de troubles mentaux.

Ce partisan de la suprématie blanche, âgé de 22 ans en 2015, avait été autorisé à se défendre lui-même lors de son procès alors qu’il souffrait selon les experts-psychiatres « de troubles schizophréniques, d’autisme, d’angoisses et de dépression », ont affirmé ses avocats dans leur demande d’appel soumise mardi.

Le jeune homme a récusé son avocat car il ne voulait pas que ses troubles psychologiques soient révélés, et il n’a pas présenté d’arguments pour sa défense car « il pensait qu’il serait libéré de prison par des nationalistes blancs à l’issue de la guerre raciale » qu’il espérait déclencher par son acte, ont-il expliqué en se basant sur les conclusions de plusieurs experts cités lors de l’instruction.

« Prisonnier de ses délires »

« Il n’y a rien qui cloche chez moi sur le plan psychologique », avait lancé Dylann Roof à la cour, désavouant son avocat David Bruck, qui le considérait comme « prisonnier de ses délires ».  

Les avocats du jeune homme reprochent au tribunal qui l’avait jugé d’avoir écarté les témoignages des experts « afin de juger rapidement cette affaire », et aux procureurs d’avoir qualifié l’accusé de « tueur calculateur ne présentant aucun signe de troubles mentaux ».

Ces décisions avaient selon eux empêché les jurés de parvenir à un verdict équitable et Dylann Roof avait été condamné à la peine de mort en janvier 2017. Le jury avait retenu comme circonstances aggravantes la préméditation de ses homicides et son absence de remords.  

Le 17 juin 2015, après une préparation minutieuse, il avait prétendu participer à une séance de catéchisme dans une église de Charleston, avant d’ouvrir le feu 77 fois sur l’assemblée.

La fusillade avait marqué l’opinion publique car elle visait une église symbole de la lutte des Noirs contre l’esclavage. L’Emanuel African Methodist Episcopal Church rassemble la plus ancienne communauté noire de Charleston, ville historique de l’époque des plantations, située dans le sud-est des États-Unis.