(Washington) Le secrétaire d’État Mike Pompeo a admis dimanche que les forces américaines stationnées au Proche-Orient pourraient subir les représailles de l’Iran après la mort du puissant général iranien Qassem Soleimani, tué dans une frappe ordonnée par Donald Trump.

« Nous estimons qu’il y a de grandes chances que l’Iran commette une erreur et prenne la décision de s’en prendre à certaines de nos forces, de nos militaires en Irak ou soldats dans le nord-est de la Syrie », a déclaré le chef de la diplomatie américaine sur Fox News.  

« L’Iran commettrait une grave erreur s’il s’en prenait à eux mais nous nous préparons », a-t-il ajouté.

La réponse de l’Iran à l’assassinat du général Qassem Soleimani « sera assurément militaire et contre des sites militaires », a affirmé un conseiller du guide suprême iranien, le général de brigade Hossein Dehghan, dans une entrevue accordée dimanche à CNN.

Interrogé sur ces propos, Mike Pompeo a affirmé que Washington se préparait « à toutes sortes de réponses ».  

Il a évoqué le déploiement annoncé de 3000 à 3500 militaires supplémentaires dans la région pour renforcer la sécurité des positions américaines, ainsi que les préparatifs pour renforcer les « systèmes de cybersécurité afin de nous assurer qu’ils soient aussi prêts que possible ».

PHOTO US ARMY, VIA REUTERS

Le Parlement irakien a demandé dimanche au gouvernement de « mettre fin à la présence des troupes étrangères » en Irak, lors d’une séance extraordinaire en présence du premier ministre démissionnaire Adel Abdel Mahdi.

Interrogé sur cette information alors que la nouvelle venait à peine de tomber, Mike Pompeo a souligné que le premier ministre était démissionnaire et affirmé qu’il faisait face à « d’immenses menaces de la part » des dirigeants iraniens.  

« Nous sommes convaincus que les Irakiens veulent que les États-Unis restent là-bas pour mener le combat anti-terroriste. Et nous continuerons à faire tout le nécessaire pour protéger l’Amérique », a ajouté le chef de la diplomatie américaine.

Les États-Unis ont actuellement 5200 militaires déployés en Irak, officiellement pour « assister et former » l’armée irakienne, et pour éviter une résurgence du groupe État islamique. Leurs effectifs globaux au Proche-Orient s’élèvent à environ 60 000 personnes.

La coalition antidjihadistes emmenée par les États-Unis a annoncé dimanche « suspendre » l’entraînement des forces irakiennes et le combat contre le groupe État islamique (EI) afin de « protéger les bases irakiennes qui accueillent [ses] troupes ».