(Washington) En scandant « pas de guerre contre l’Iran » et « les États-Unis hors du Proche-Orient », des manifestants se sont rassemblés samedi à Washington, New York et à travers les États-Unis après la frappe américaine qui a tué le puissant général iranien Qassem Soleimani.  

Devant la Maison-Blanche, ils étaient environ 200 à se rassembler à l’appel d’organisations de gauche. Derrière le mot d’ordre « Retrait des États-Unis d’Irak maintenant ! Et pas de guerre et de sanctions contre l’Iran ! », elles avaient convoqué ces manifestations dans quelque 70 villes.

« Nous ne permettrons pas que notre pays soit entraîné dans une autre guerre inconsciente », a lancé l’un des organisateurs à la petite foule, qui s’est ensuite dirigée vers l’hôtel Trump, non loin de la Maison-Blanche.  

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« Besoin de détourner l’attention ? Déclenchez une guerre », pouvait-on lire sur la pancarte brandie par Sam Crook, âgé de 66 ans, qui se disait « inquiet ».  

« Ce pays est entre les mains de quelqu’un qui n’est pas stable mentalement, Donald Trump », a-t-il déclaré à l’AFP. « J’ai peur qu’il déclenche par inadvertance – je pense qu’il ne le veut pas vraiment – une véritable déflagration au Proche-Orient ».

Shirin, une Irano-Américaine âgée de 31 ans qui a préféré ne pas donner son nom de famille, s’est aussi dite « inquiète de la possibilité d’une guerre avec l’Iran ».

« On a déjà dépensé des trillions de dollars pour mener des guerres injustes en Irak […] et en Afghanistan, et à quoi cela a-t-il mené ? », a-t-elle expliqué, en ajoutant que l’Iran en était notamment sorti renforcé, devenant une « force politique, sociale et culturelle majeure en Irak ».  

Sur Times Square, à New York, les manifestants ont défilé en brandissant aussi des panneaux appelant à ne pas entrer en « guerre contre l’Iran » et à retirer les troupes américaines d’Irak.  

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« La guerre n’est pas une stratégie de réélection », pouvait-on lire sur un panneau.

Des rassemblements étaient également organisés samedi à Chicago devant l’immeuble Trump Tower ou encore à Los Angeles.  

C’est une frappe ordonnée par Donald Trump qui a tué vendredi à Bagdad le puissant général iranien Qassem Soleimani et l’homme de l’Iran en Irak, Abou Mehdi al-Mouhandis.

La communauté internationale redoute désormais une déflagration, après une escalade verbale et des appels à la vengeance. Washington a annoncé le déploiement de 3000 à 3500 soldats supplémentaires dans la région.