(Washington) L’équipe de Donald Trump a révélé jeudi avoir récolté un montant impressionnant pour financer sa campagne de réélection, un signal inquiétant pour ses rivaux démocrates au démarrage d’une année qui culminera avec la présidentielle très attendue de novembre.   

Alors même qu’il était visé par une procédure de destitution infamante, menée par l’opposition démocrate, le président américain a levé 46 millions de dollars au dernier trimestre 2019, soit son meilleur montant de l’année.

« Les démocrates et les médias ont été pris par l’hystérie autour de la destitution bidon tandis que la campagne du président n’a fait que grandir et se renforcer », a claironné son directeur de campagne, Brad Parscale.  

Donald Trump est devenu fin décembre le troisième président de l’Histoire des États-Unis à être mis en accusation par la Chambre des représentants, à majorité démocrate. Il doit désormais être jugé au Sénat, contrôlé par les républicains, où il devrait être acquitté.

« Le trésor de guerre du président et son réseau de partisans font de sa campagne de réélection une force imparable », a affirmé Brad Parscale dans un communiqué.

Sans compter les fonds levés par le parti républicain, qui soutient sa réélection, et d’autres groupes, Donald Trump a récolté 143 millions de dollars en 2019.  

Surtout, il est parvenu à garder une importante somme de côté pour démarrer confortablement l’année : quelque 103 millions de dollars de liquidités.

En face, quatorze candidats sont toujours en lice pour décrocher l’investiture démocrate et le défier dans les urnes le 3 novembre. Mais au contraire de l’ex-homme d’affaires, les fonds qu’ils récoltent sont pour l’instant dédiés à battre leurs rivaux démocrates plutôt qu’à préparer la présidentielle.

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Avec plus de 34,5 millions de dollars en dons récoltés au dernier trimestre, le sénateur indépendant Bernie Sanders (à droite) a devancé de loin le favori dans les sondages, Joe Biden (à gauche). Ce dernier a annoncé jeudi avoir reçu près de 23 millions de dollars entre octobre et décembre, et 60 millions depuis son entrée en lice fin avril.

Biden derrière Sanders

Le sénateur indépendant Bernie Sanders a engrangé un montant considérable : plus de 34,5 millions de dollars récoltés au dernier trimestre, soit le meilleur résultat trimestriel annoncé par un candidat à la primaire démocrate en 2019.  Et ce alors même que le trimestre avait débuté sur l’annonce qu’il venait de subir une crise cardiaque.  

Non seulement le socialiste est resté en lice, mais il a aussi repris sa deuxième place dans les sondages pour la primaire.  

Depuis l’annonce de sa candidature en février, il a récolté 96 millions de dollars, en s’appuyant sur de petits donateurs.  

« Ensemble, nous prouvons qu’on n’a pas besoin de mendier auprès des riches et puissants pour obtenir des fonds de campagne et gagner les élections », a réagi Bernie Sanders.

Il a devancé de loin le favori dans les sondages, Joe Biden, qui a annoncé jeudi avoir reçu près de 23 millions de dollars entre octobre et décembre, et 60 millions depuis son entrée en lice fin avril.  

Ce résultat marque toutefois une nette progression pour l’ancien vice-président de Barack Obama, face aux 15 millions affichés au trimestre précédent.

Et plus de la moitié des individus qui ont versé des fonds à la campagne de Joe Biden au dernier trimestre étaient de nouveaux supporteurs, ce qui a conduit son directeur de campagne, Greg Schultz, à conclure qu’ils se ralliaient désormais « derrière le candidat dont ils pensent qu’il peut rassembler le pays et battre Donald Trump ».  

Joe Biden a pourtant été dépassé par un autre candidat qui vise les mêmes électeurs modérés : Pete Buttigieg. Il a reçu 24,7 millions de dollars au dernier trimestre et 76 millions au total en 2019.

Une somme impressionnante pour cet ancien militaire, qui vit ouvertement son homosexualité, encore inconnu du grand public il y a un an.

Maire jusqu’au 1er janvier de la ville de South Bend, dans l’Indiana, Pete Buttigieg est en tête des sondages dans l’Iowa, le premier État qui votera pour la primaire démocrate, le 3 février.

En perte de souffle, la sénatrice progressiste Elizabeth Warren, troisième dans les sondages, n’a pas encore annoncé ses résultats.

Le petit candidat Andrew Yang, un homme d’affaires sans expérience politique, a lui surpris en affichant 16,5 millions de dollars récoltés au dernier trimestre.

Le couperet est en revanche tombé pour un autre petit candidat, le seul Hispanique de la primaire démocrate Julian Castro. Faute de fonds et de soutien dans les sondages, l’ancien ministre de Barack Obama a jeté l’éponge jeudi.