(Washington) L’immunologue américain Anthony Fauci, figure très respectée aux États-Unis et nommé conseiller sur la COVID-19 par le futur président Joe Biden après avoir déjà été membre de la cellule de crise de Donald Trump, a été vacciné mardi contre le coronavirus.

« C’est un geste symbolique pour le reste du pays, pour montrer que je suis extrêmement confiant dans la sécurité et l’efficacité de ce vaccin », a déclaré le Dr Fauci, 79 ans.

« Je veux encourager tous ceux qui ont la possibilité d’être vaccinés à le faire, afin d’avoir un voile de protection sur ce pays et mettre fin à cette pandémie », a-t-il ajouté.

Il est parmi les premiers à recevoir, devant les caméras, une dose du vaccin Moderna, développé en partenariat avec l’Institut national des allergies et les maladies infectieuses qu’il dirige depuis 1984, et autorisé vendredi aux États-Unis.

Joe Biden, qui prend ses fonctions le 20 janvier, a récemment annoncé qu’il nommerait Anthony Fauci comme son conseiller principal sur la crise de la COVID-19.  

Figure rassurante pour les Américains depuis le début de la pandémie, habitué des plateaux télévisés où il répète inlassablement l’utilité des gestes barrières, le Dr Fauci est déjà membre de la cellule de crise de la Maison-Blanche.

Confiance en hausse

Mais Donald Trump a plusieurs fois montré son agacement face à ses recommandations dont il s’est souvent démarqué.

« Les gens disent : "laissez-nous tranquilles". Ils en ont marre. Marre d’entendre Fauci et tous ces idiots », a-t-il dit en octobre. « Ce type est un désastre », avait-il estimé.

Le président élu Biden a reçu lundi le vaccin Pfizer. En revanche, Donald Trump, qui avait eu la COVID-19 début octobre, n’a pas encore annoncé de date pour sa vaccination.

Le milliardaire républicain est critiqué pour avoir minimisé la pandémie et pour être resté largement silencieux, ces dernières semaines, au sujet du bilan du coronavirus aux États-Unis qui ne cesse de battre de tristes records. Le pays est le plus endeuillé au monde par la COVID-19, avec près de 320 000 décès.

« Je veux que les Américains sachent que j’ai une confiance absolue » dans « la sécurité et l’efficacité de ces vaccins », a dit pour sa part le ministre de la Santé Alex Azar en recevant lui aussi une dose mardi lors de cette cérémonie au siège des Instituts nationaux de santé, en banlieue de Washington.

Ces derniers jours, plusieurs dirigeants et responsables politiques américains, dont le vice-président Mike Pence, ont choisi de recevoir leur piqûre devant les caméras pour renforcer la confiance dans les vaccins contre le coronavirus.

De plus en plus d’Américains se disent prêts à se faire administrer un vaccin anti-COVID depuis que le premier, celui de Pfizer, a été autorisé il y a dix jours aux États-Unis.

Selon un sondage USA Today/Suffolk University réalisé de mercredi à dimanche, 46 % des personnes interrogées disent vouloir se faire vacciner dès que possible – près du double par rapport aux 26 % de fin octobre.

De plus, 32 % de personnes supplémentaires disent qu’elle se feront administrer le vaccin quand d’autres l’auront fait avant elles.