(Washington) Donald Trump a souhaité mercredi intervenir personnellement dans un recours post-électoral déposé par le Texas devant la Cour suprême des États-Unis, qui suscite un grand scepticisme chez les experts en droit.

« Le dossier que tout le monde attend est celui du Texas », « il est très solide, TOUS LES CRITÈRES SONT REMPLIS », a-t-il tweeté avant de demander formellement à la plus haute juridiction des États-Unis le droit « d’intervenir » dans la procédure en tant que candidat à sa réélection.

Cinq semaines après le scrutin, et alors que les États ont déjà certifié leurs résultats, il refuse toujours de concéder sa défaite face au démocrate Joe Biden, et assure que l’élection lui a été « volée ».

Faute d’éléments tangibles pour étayer ses accusations de « fraudes massives », la cinquantaine de plaintes déposées par ses alliés à travers les États-Unis ont toutes — à une exception près — été rejetées par les tribunaux ou abandonnées.

Mardi, l’État du Texas, dirigé par des républicains, a tenté une dernière action, directement auprès de la Cour suprême, dont trois juges sur neuf ont été nommés par Donald Trump.

Il lui a demandé d’invalider les résultats dans les États-clés de Pennsylvanie, Géorgie, Michigan et Wisconsin (remportés par Joe Biden), arguant que les autorités locales ont violé les lois électorales en étendant l’usage du vote par correspondance.

Dix-sept autres États républicains lui ont apporté leur soutien.

Les experts en droit électoral ont pourtant jugé la démarche infondée. « C’est un communiqué de presse déguisé en plainte », a estimé le professeur Rick Hasen sur son site Election blogue. « On a un nouveau candidat dans la catégorie “plainte la plus folle sur les élections” », a ajouté son confère texan Steve Vladeck sur Twitter.

Ils lui ont prédit le même sort qu’une autre action, intentée par un élu républicain de Pennsylvanie, rejetée mardi par la Cour suprême.

Donald Trump avait pourtant espéré que la haute cour, qu’il a profondément remaniée, interviendrait en sa faveur.

Dès le lendemain du scrutin, il disait vouloir la saisir, espérant sans doute une réédition du scénario de 2000 quand la Cour suprême avait interrompu un recomptage en Floride offrant la présidentielle à George W. Bush.