(Mexico) Le Mexique a demandé aux États-Unis l’extradition d’un ex-ministre chargé de la sécurité, Genaro Garcia Luna, accusé de complicité de trafic de drogue et incarcéré à New York, a annoncé lundi le ministère des Affaires étrangères mexicain.  

La demande d’extradition se fonde sur un mandat d’arrêt émis par un juge fédéral après l’ouverture d’une enquête contre Garcia Luna par le bureau du procureur général.

Selon des médias locaux, Garcia Luna fait l’objet d’une enquête pour détournement présumé de fonds publics alors qu’il était ministre chargé de la sécurité dans le gouvernement de Felipe Calderon (2006-2012). Le mandat d’arrêt à son encontre aurait été émis fin novembre.

Il s’agit de la première enquête lancée au Mexique sur Garcia Luna, arrêté le 9 décembre 2019 au Texas, accusé d’avoir accepté des pots-de-vin pour protéger le cartel de Sinaloa et d’être impliqué dans un trafic d’au moins 53 tonnes de cocaïne à destination des États-Unis.  

La défense a demandé lundi un délai supplémentaire pour s’entretenir avec Garcia Luna, placé à l’isolement en raison de cas de COVID-19 dans la prison où il est détenu, selon la presse.

Le juge a fixé la prochaine audience au 17 février 2021.

Le 7 octobre, Garcia Luna avait plaidé non coupable de cinq chefs d’accusation devant un tribunal fédéral de New York. Il encourt une peine minimale de 10 ans de prison.

Avant une éventuelle extradition vers le Mexique, l’ancien ministre devrait être jugé aux États-Unis et y purger sa peine en cas de condamnation, à moins qu’un accord ne soit trouvé entre les deux pays.

En novembre, les États-Unis avaient accepté de remettre au Mexique l’ex-ministre de la Défense Salvador Cienfuegos (2012-2018). Il avait été arrêté à Los Angeles, accusé d’avoir protégé un cartel de la drogue.

Une juge fédérale américaine avait entériné l’abandon des poursuites aux États-Unis contre le général à la retraite, qui a été rapatrié le 19 novembre au Mexique.  

Le département américain de la Justice avait annoncé sa décision, en accord avec son homologue mexicain, d’abandonner les poursuites américaines au nom du « partenariat » entre les deux pays et pour permettre aux autorités mexicaines de mener leur propre enquête contre le général à la retraite.